mercredi 1 juin 2016

T'sais, quand ton stade s'appelle «Zoom Zoom Stadium»...

Il y avait une activité à laquelle on tenait beaucoup lors de notre voyage au Japon : assister à un match de baseball.

Il fallait toutefois tomber sur un match de l’équipe locale, ce qui n’était pas assuré. On a bien essayé d’aller voir les Giants de Tokyo (qui ont le même uniforme que les Giants de San Francisco), mais ils ne jouaient qu’en après-midi et ça nous aurait privées de plusieurs autres activités touristiques. Alors tous nos espoirs reposaient sur l’équipe d’Hiroshima. On n’y était qu’un soir... on croisait les doigts pour que ça fonctionne!

Trouver l’horaire des ligues japonaises sur le web, ce n’est pas super évident. Pour la simple raison que… c’est écrit juste en japonais. Google traduction est d’une grande aide, mais ce n’est pas infaillible. J’en ai été témoin lorsque j’ai tenté d’acheter les billets en ligne avant notre départ. J’ai d’abord éclaté de rire en voyant le nom du stade : Zoom Zoom Stadium.

Oui, vous avez bien lu. Il est évidemment commandité par Mazda. C’est le meilleur nom de stade que j’ai vu dans ma vie, de loin.

Mes recherches pour les billets allaient bien. En traduisant chacune des pages, Google me proposait dans un français approximatif différents billets. Pour vous donner une idée, mes choix de catégories de billets ressemblaient à ça : «watching réglé, deck Party, un peu surpris Terrasse et billet communautaire». Euh, OK ouin.

Après avoir perdu beaucoup trop de temps et choisi mes billets, vient le temps de compléter la transaction. Pour ça, on doit s’enregistrer. Encore en japonais. Le gros fun arrive à la fin, quand on comprend que ça prend… une adresse au Japon.

Bref, au diable les billets, on allait prendre le risque de les acheter sur place. Il fallait juste prier qu’il en reste à notre arrivée, le jour du match.

On est arrivées à Hiroshima vers 22h la veille. La gare est tout juste à côté du stade, ce qui fait qu’on a rapidement pu le repérer dans la ville. C’était déjà ça de pris!
Et on est arrivées en même temps que la fin du match, alors on a été envahies par une mer de partisans dans le tramway qui nous menait à l’hôtel (celui qui n’avait pas de lit…).

Le lendemain matin, on a décidé d’aller au stade tout de suite après la visite du Parc du Mémorial de la Paix d’Hiroshima – dont je vous parlerai une autre fois.

En marchant vers le stade, on se sent vraiment comme dans n’importe quelle ville fière de son équipe sportive, avec des affiches des joueurs, des drapeaux, des boutiques souvenirs et tout. Il y avait déjà des gens qui attendaient l’ouverture des portes. Ils étaient assis en ligne, comme un tailgate sans bouffe et vraiment plate. Oh oh. S’ils attendent déjà pour entrer, à six heures du match, ça n’augure rien de bon pour des billets non vendus!

Lorsqu’on réussit enfin à trouver la billetterie, on apprend avec soulagement qu’il reste des billets assis. Les gens qui attendaient étaient probablement dans la section admission générale. Du moins, je l’espère, sinon ils n’avaient pas de vie.

Les billets qu’on a choisis, près du troisième but, coûtaient un peu plus de 3500 yens. Et, comme à peu près PARTOUT au Japon, ils ne prenaient que l’argent comptant (ç’a été une plaie et une source de frustration tout au long du voyage, mais on n’avait encore rien vu!). Ça nous a donc pas mal vidé nos réserves, mais on s’est dit qu’on arrêterait à un guichet au cours de la journée.

On est reparties, sans le sou et avec nos billets, pour une randonnée en transport en commun de près d’une heure qui devait nous mener là :
C’était serré dans le temps, mais on y tenait. À notre retour, un peu en retard pour le début du match, on s’est tout de suite dirigées vers le stade, sans avoir croisé le moindre guichet ATM. Pas grave, s’est-on dit. Il y en aura dans le stade.

Comme j’ai l’habitude d’acheter un chandail et un toutou de chacune des équipes que je vais voir (oui, mon walk-in déborde), j’ai voulu aller à la boutique en arrivant. On ne la trouvait pas, alors on a demandé à une jeune femme dans un petit stand de bouffe. Elle essayait de nous expliquer, et on avait plus ou moins compris malgré son anglais limité, mais elle tenait vraiment à ce qu’on se rende à bon port. Alors elle est venue nous reconduire. Oui, oui! Elle a marché (OK, couru, parce qu’ils marchent tous vite!) près de la moitié du stade jusqu’à ce qu’on voie la boutique et qu’il n’y ait plus aucune chance qu’on se perde. Sérieusement, ce peuple est tellement serviable, ce geste le résume bien!

Donc, à la boutique, je trouve un chandail, un toutou et quelques autres cossins. C’est à ce moment que je vois la maudite pancarte «Cash only». Sérieux? C’est comme si la boutique du Centre Bell (et la billetterie) ne prenait pas les cartes! Je demande au préposé si c’est seulement cette caisse ou si c’est toute la boutique. Il me répond en riant, comme si c’était une évidence absolue, que c’est pour toute la boutique.

«Parfait, où est le guichet ATM le plus près?»

Il rit encore, disant «No ATM!»

Euh. PARDON?

Que vous ne preniez la carte dans aucune concession est une chose. Mais que vous n’ayez AUCUN moyen de retirer de l’argent nulle part dans le stade? C’est ridicule.

Il finit par me dire qu’il y a un ATM de l’autre côté de la rue dans le dépanneur. Je laisse donc toutes mes choses et pars vers ce qui me semblait être l’autre bout du monde. Jenny avait déjà abandonné et je devais la rejoindre à nos places. Au moins, j’allais pouvoir retirer pour qu’on puisse s’acheter de quoi manger, vu notre budget d’à peu près 15 CAD à deux pour souper.

Quand je finis par trouver le foutu dépanneur, je reçois un beau message d’erreur avec ma carte. Bon. J’essaie ma carte de crédit. J’aurais plus de frais, mais je n’avais pas vraiment le choix.

Erreur.

Je lis les petits caractères – qui étaient en anglais, pour une fois! – et je comprends que ce guichet n’accepte que les cartes du Japon! Hiiiii ça c’est «tourist friendly» les amis!

Frustrée, vraiment, j’abandonne. Mais au moins, j’aperçois des chandails de l’équipe (les Carps, comme dans les carpes… le poisson là!) en vente et je vois qu’ils acceptent MasterCard. J’en prends donc un rapidement sans l’essayer (parce que TOUT est emballé là-bas, je vous en reparlerai parce que j’en suis encore traumatisée), mais je n’ose pas acheter de la nourriture, de peur de ne pas avoir le droit d’entrer dans le stade avec.

Je cours vers mon banc et arrive pour le début de la troisième manche. Blehhh.

Au moins j’ai un beau chandail.
Plus le match avance, plus on meurt de faim. On décide de partir avec nos budgets presque inexistants. On ne regardait pas la bouffe, mais bien les prix. Je commande ce qui semble être du poulet popcorn. J’ai 700 yens sur moi. Le poulet est 500 et la bouteille d’eau, 300. Mais la fille a pitié de moi et me donne un verre d’eau. Yé! J’ai ma commande avant Jenny, alors je prends un morceau pendant qu’elle paie.

Oh.

My.

God.

C’est DÉGUEULASSE. Pire que ça. C’est $%?&*() dégueulasse.

Comment décrire… C’est du croquant de poulet frit. Du croquant ciboire.

C’est plus fort que moi, je recrache dans ma main devant la petite caissière et avec une face de dégoût, je lui redonne carrément mon assiette (moins la pépite que j’ai recrachée, quand même). Pas question que je garde ça dans mon champ de vision. La gérante est tout de même assez gentille pour m’offrir quelque chose d’autre. Je dis «chicken?» et elle me tend un autre truc frit, en répétant le mot «chicken».

Bon. Je dois avouer que ce «plat» était quand même bon. Sauf que c’est sûrement une des choses les plus grasses que j’ai mangées de ma vie. Mais qu’est-ce que c’était vous demandez-vous sûrement. Vous savez, la peau de poulet chez PFK? Eh bien c’était ça.

Mais frite.

Oui, de la peau de poulet, panée et frite. Avec quelques assaisonnements qui ressemblent à du parmesan en poudre.
Je ne peux pas croire que les Japonais soient si minces à manger aussi gras. Faudrait que quelqu’un étudie leur métabolisme. Sans blague.

Pour ce qui est du baseball, l’ambiance est géniale. Un peu comme au soccer en Europe, avec des chants et tout.

Et au lieu du traditionnel «Take me out to the ball game» du milieu de la septième, ils font quelque chose de vraiment cool. On savait que quelque chose se préparait, car tout le monde gonflait des genres de longs ballons. Mais on n’avait pas prévu la scène du tout!
À la blague, alors que le score était serré en milieu de rencontre, je lance que ça va se terminer sur un circuit gagnant (walk-off) des locaux. 

Appelez-moi Nostradamus. Parce que c’est exactement comment la 10e manche s’est terminée.

Malade!
En rafale:

J'étais surprise que les noms soient écrits en anglais et non en japonais sur les chandails. Mais ça donne des bijoux comme ça:
Des petites vendeuses ont une machine à bière pression comme sac-à-dos et vous versent une fût «on the spot».
 
Je tripais à regarder le tableau. Même si on s'entend qu'à part les éléments évidents de baseball, genre les points et les manches, je ne comprenais rien!
Vous serez surpris d'apprendre qu'on a eu besoin d'aide pour trouver nos sièges avec ces billets...

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