mardi 22 juillet 2025

P'tites vites de la Slovénie

Je suis revenue de la Slovénie il y a quelques jours, évidemment complètement brûlée après avoir marché pas moins de 82 km en huit jours – dont beaucoup trop en gougounes vers la fin! –, mais j’en ai encore pas mal à raconter sur mon 50e pays.

Voici donc quelques faits saillants et anecdotes en vrac.

Un de mes mots préférés de la langue française, c’est paréidolie. Aucune idée pourquoi je tripe à ce point sur ce mot, mais voici la définition : « Processus cognitif par lequel l'interprétation de stimuli visuels mène à l'identification d'une forme familière dans des objets communs ou des structures aléatoires. »

En gros, c’est quand on voit des visages ou des animaux dans de la roche, des nuages, ou peu importe. J’ai même déjà écouté un balado expliquant ce phénomène! J’ai appris ce mot lors de mon passage au Saguenay  pendant la pandémie, alors qu’on peut clairement y voir un chien dans un rocher. J’en avais vu un autre en Oregon, lors de mon road trip à travers les États-Unis en 2018. 

Cette fois, il s’agit de la « Pagan Girl ». Elle n’était pas évidente à trouver, cette Pagan Girl. Au beau milieu des Alpes, après avoir monté pendant plusieurs kilomètres (et pesté contre la piètre performance du moteur de ma voiture, j’y reviendrai!), je me suis arrêtée dans une courbe où plusieurs voitures étaient également stationnées, puisque c’est ce que les coordonnées GPS indiquaient. Il fallait se rendre dans un genre d’auberge, en devant marcher un long moment sur un chemin où ce n’était pas clair si les voitures étaient admises ou pas, mais qui était en pente ascendante. Peu avant de me rendre à ladite auberge, j’ai vu une affiche décrivant la roche que je cherchais. Je me suis dit que j’étais dans la bonne direction, alors j’ai poursuivi jusqu’à l’immeuble. Une fois sur place, je suis entrée pour demander où je devais aller pour voir la fameuse roche, parce qu’il y avait un sentier qui menait au sommet d’une autre montagne dans les Alpes juliennes où on se trouvait et je n’avais pas vraiment envie de la gravir pour rien! L’employée m’a dit « je pense que c’est par là », mais vu son hésitation, je ne lui ai absolument pas fait confiance et j’ai demandé à parler à une de ses collègues. Une chance! Parce qu’elle m’a renvoyée sur mes pas et m’a dit qu’en prenant le virage que je venais d’emprunter, je la verrais.

Comment dire… À quel point est-ce que je me suis dit que la fatigue avait altéré ma rapidité de traitement de l’information quand j’ai réalisé que l’affiche que j’avais lue… était directement devant ceci :

 

Bravo à moi et à ma fatigue! À ma défense, je ne parle pas slovène et il y avait une flèche vers la gauche avec « 5 min », alors je pensais que c’était pour la Pagan Girl!

Selon la légende, c’est une géante païenne pétrifiée. On disait d’elle que c’était une femme gentille et chaleureuse qui aidait les alpinistes et les personnes transportant des marchandises à trouver leur chemin à travers le blizzard, jusqu'à Trenta. Elle était également une divinité du destin capable de prédire celui des nouveau-nés. À l’un d’eux, elle a prédit qu'il deviendrait un chasseur courageux, sans égal au pied de Prisank (la montagne des Alpes). Il tirerait sur un chamois blanc aux cornes d'or, vendrait les cornes et deviendrait incroyablement riche. Lorsque les autres Parques ont eu vent de sa prophétie, elles l’ont maudite et dès qu’elle est rentrée chez elle à Prisank, elle s’est transformée en pierre.

Comme partout en Europe, il y a de nombreux carrefours giratoires en Slovénie, mais j’ai beaucoup aimé les efforts pour les décorer, comme celui-ci :

Normalement, j’adore les murales. Mais dans cette ville, soit Piran sur la côte de la mer Adriatique, mettons que ça jurait un peu…

J’ai croisé une voiture presque identique à ma toute première, que j’ai tellement aimée. Comme c’est un modèle 2000, disons que ça faisait longtemps que je n’en avais pas croisé! La mienne était rouge cerise et avait un aileron (et n’avait évidemment pas brûlé au soleil), mais j’ai bien aimé ce petit rappel du passé!

 

Ah et juste pour le plaisir, voici la mienne, qui faisait de moi une fille très cool au Cégep dans le temps!

 

Parlant de voiture… Quand je voyage, je loue toujours le modèle le plus cheap, parce que j’en ai rien à foutre de la voiture que je conduis, tant qu’elle me mène du point A au point B, qu’elle ne coûte pas trop cher en essence et qu’il y a assez de place pour ma valise. C’est donc un deuxième voyage de suite où je me retrouve avec une Kia Picanto. Très pratique parce que très petite et économique, mais… ciboire que ça n’a pas de puissance cette petite chose! Dans les Alpes, j’ai dû faire presque tout le trajet de la Vrsic Pass en première vitesse et très rarement en deuxième. Le trajet avait l’air de ça :

Et sur l’autoroute avec une légère inclinaison, si je restais en cinquième vitesse, même le pied au fond, je peinais à atteindre les 90 km/h. Disons simplement que j’étais très, très loin de la puissance de ma voiture à la maison. Je vous laisse imaginer si ma première voiture à 17 ans était une Ford Cougar V6 ce que je conduis aujourd'hui à 28 ans!

Je n’ai pas réussi à prendre une bonne photo, mais toutes les bétonnières que j’ai croisées à Ljubljana étaient peintes comme des melons d’eau.

J’ai trouvé géniale leur gestion des déchets, du compost et du recyclage dans la capitale. Il n’y a pas vraiment de poubelles régulières dans les rues, mais il y a cela, des gros bacs très bien identifiés, qui sont reliés à un système souterrain pour les vider. Cela évite de voir des poubelles déborder et aussi, ç’a réduit grandement les collectes dans les maisons, puisque les gens peuvent aller les déposer directement là et que tout est déjà trié. Brillant!

C’est tellement un pays sécuritaire que les motocyclistes laissent tout leur équipement sur leur moto; casque, manteau, bottes, gants… sans crainte de se les faire voler!

dimanche 13 juillet 2025

Bébé dragon et bijoux de la nature

Mon voyage en Slovénie est plutôt éclectique, alors que je passe des Alpes juliennes à des grottes en passant par d’innombrables chutes et la mer Adriatique.

Des eaux turquoise, j’en ai vu et pas à peu près! C’est toujours très impressionnant. Chaque fois que je pensais avoir le meilleur point de vue, j’en découvrais un encore plus beau.

Mon coup de cœur est sur le chemin menant aux chutes Kozjak, où l’on peut admirer ceci à partir d’un pont suspendu.

Le tout pour mener à cette tout aussi magnifique chute, qui vaut la petite marche d’une trentaine de minutes (même si dans mon cas, c’était ma troisième randonnée de la journée!).

J’ai aussi suivi la suggestion d’un gars rencontré dans un resto-bar qui me regardait planifier mon voyage avec mon livre et mon laptop (il m’a donné plusieurs bons conseils!) et je suis allée voir le pont Napoléon, que je n’avais vu absolument nulle part dans mon livre ou mes recherches.

Il y a aussi une tonne de grottes et de cavernes à visiter en banlieue de la capitale, Ljubljana. Celle qui compte sur le plus de publicité, c’est la grotte de Postojna. On offre la visite avec un prix spécial qui combine le château de Predjama, que je voulais également visiter. J’ai commencé par la grotte, en n’ayant honnêtement pas trop d’attente. Ce n’est pas que je commence à être blasée par tout ce que j’ai vu (OK, peut-être un peu), mais les grottes se ressemblent pas mal toutes.

Celle-ci était immense, certes, de toute beauté également, mais je n’ai pas eu de gros « wow » puisque ça me semblait du déjà-vu. J’ai donc eu le temps de me poser un tas de questions comme « mais comment ont-ils installé l’électricité partout pour les lumières, tout en conservant le caractère dit intouchable des lieux? »

On se rend au centre de la grotte par un train et au début, je n’avais pas compris qu’il ne faisait que nous y mener. Je trouvais qu’il allait pas mal vite, ne nous laissant absolument pas le temps de voir les paysages ou encore moins de prendre de photos! Mais finalement, c’est un trajet d’environ 1,5 km à l’intérieur qui se fait à pied.

Ce qui m’a le plus intriguée, ce sont les « baby dragons », ces genres de lézards typiques à la région qui sont aussi vendus en toutous (surprise, chère filleule, c’est ça que je te rapporte!). On a piqué ma curiosité en me disant qu’ils pouvaient vivre jusqu’à 10 ans sans manger, mais je n’ai pas eu tant d’info lors de cette visite.

Puis, je me suis dirigée vers le château de Predjama, qui est à moitié dans une grotte, ce qui assurait la sécurité de ses occupants avec tous ses chemins secrets. Ça, je l’avoue, c’était quand même très cool.

J’ai même appris un nouveau mot : troglodyte, soit « une demeure creusée dans la roche ». Maintenant, je dois juste m’en rappeler!

Puis j’ai pris une chance et je me suis dirigée vers la grotte Planina, que j’avais trouvée en fouillant très loin dans mon guide et qui n’est affichée à peu près nulle part. On ne pouvait pas acheter de billet en ligne ni connaître les horaires, mais c’était une caverne où il fallait se promener avec une lampe-torche. On y offrait des excursions en bateau, mais elles durent de quatre à cinq heures, on doit réserver et c’est selon le niveau de l’eau. J’ai pris une chance avec la visite à pied d’une heure.

À mon arrivée, un méga orage s’est abattu sur nous. Après avoir rapidement compris que je voulais faire la visite (il y en avait une à 15h et une autre à 17h et il était 15h10…), l’employé a crié à sa collègue de m’attendre. J’ai fait une Superman de moi-même et j’ai enfilé mes jeans par-dessus mes vêtements, mis mon imperméable et mes bottes de randonnée et je me suis dépêchée à rejoindre la guide et les deux seuls participants dans la caverne. Dans la hâte, l’employé a oublié de me donner ma lampe-torche, mais la guide m’en a prêté une petite. Ça m’a un peu fait chier parce que ce j’étais la seule des trois participantes à prendre des photos et qu’une vraie lampe aurait été utile, mais bon.

Comme il pleuvait sans bon sens, l’humidité était à son comble à l’intérieur.

On y apprend que ce sont les Italiens qui ont tenté de construire des passages reliant cette caverne à la grotte de Postojna pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ils y ont caché des armes, notamment, mais les travaux auraient duré plus longtemps que la guerre, alors ils ont été abandonnés. Ils ont aussi découvert avec le temps que sept rivières de la région, portant toutes des noms différents, étaient en fait la même, ce qu’ils ont découvert en y mettant du colorant.

Puis, la caverne est l’hôte du plus important confluent souterrain de l’Europe, avec trois rivières qui se croisent à un moment.

Mais ce qu’il y avait de plus intéressant pour la curieuse en moi, c’est l’explication des bébés dragons, ou « human fish », en anglais. Attendez, quoi? Après quelques recherches, ce n’est pas son nom officiel, mais plutôt : Protée anguillard, aussi appelé olm, salamandre blanche ou salamandre des grottes. Moins sexy, mettons.

N’empêche que cette petite créature qui semble tout droit sortie de l’âge préhistorique est intéressante. Elle ne vit que dans les grottes de cette grande région et on est plutôt chanceux si on en voit une vraie. J’ai eu cette chance, yeah!

On peut aussi les voir lors de la visite de la grotte de Postojna, mais elles sont en captivité.

Je dis qu'on est chanceux surtout parce qu’elles se sauvent lorsqu’on lui envoie de la lumière, qu'elles détectent avec leur peau. Cette salamandre n’a pas de pigmentation et même si elle nait avec des yeux, la peau les recouvre tranquillement en vieillissant et elle devient aveugle. En même temps, notre guide nous a fait la démonstration de la pleine noirceur en éteignant toutes nos lampes de poche et c’est vrai que des yeux… c’est complètement inutile. C’est quand même rare qu’on puisse vivre ce noir absolu. J’avais peur de perdre l’équilibre!

Pour revenir à cette petite créature, les raisons pour lesquelles il y a le mot « humain » dans son surnom sont nombreuses. D’abord, elle a notre couleur de peau, puis elle a des bras et des jambes. Elle a des branchies, qui ressemblent à des oreilles, mais également des poumons. Ils ne sont toutefois pas développés, alors elle est incapable de respirer en dehors de l’eau.

Ah et ils peuvent vivre jusqu’à 100 ans. Maudit que leur vie doit être plate!

Mais bon, cette autre expérience était enrichissante et très cool, quoiqu’un peu glauque, si on se fie à cette photo!



jeudi 10 juillet 2025

Et me voici dans un 50e pays!

J’ai tellement pris de retard dans mes blogues, ça n’a même plus de sens. Je suis rendue une experte de la procrastination. Trop de trucs à écrire, j’imagine! Mais comme je suis en train de visiter mon 50e pays (enfin!), je vais me forcer un peu et vous parler de la… Slovénie!

Magnifique petit pays situé entre l’Autriche, l’Italie, la Hongrie et la Croatie, il fait partie de ma « to do list » depuis longtemps, mais je n’avais jamais pu le cocher. C’est pour mon 28e anniversaire (je le fête chaque année, si vous me connaissez) que j’ai décidé d’enfin le visiter. Je suis donc partie à quelques minutes de mon anniversaire et j’ai commencé ça en grand avec de belles surprises à bord de mon vol avec Lufthansa. Ce n’est pas la première fois que je voyage le jour de ma fête, mais c’est assurément la première fois où c’est célébré d’une telle façon!

J’ai tout d’abord eu droit à une coupe de mousseux (dans un vrai verre en vitre!) réservée à la première classe, de même qu’à une petite chandelle. Puis à mon réveil après un gros deux heures de sommeil, ma tablette était remplie de cadeaux, avec une petite note personnelle me souhaitant bonne fête. Merci à mon équipage!

J’ai décidé de commencer mon passage en Slovénie par la ville de Bled, dont le lac fait la couverture d’à peu près tous les guides de voyage du pays. À ma première journée, on annonçait de la pluie, alors j’étais pas mal déçue, et j’ai donc passé ma déception dans le magasinage en achetant la moitié du magasin Primark (mon préféré au monde, non présent au Canada!) dans la capitale de Ljubljana avant de prendre la route.

Puis je me suis dirigée vers les gorges Vintgar. C’était très beau, mais aucune idée pourquoi ils nous font porter un casque laid et orange pour l’aller. Ça gâche un peu les photos! C’est un aller simple et on doit choisir entre deux sentiers pour le retour. L’un est en forêt, l’autre est dit « panoramique ». C’est évidemment ce dernier que j’ai choisi, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il soit dans la catégorie « intermédiaire » de mon classement des randonnées, mettons! Mais bon, ça valait la peine. J’étais toutefois très contente d’avoir mis mes bottes de randonnée. Une première depuis mon accident en Norvège!

Comme la température n’était pas super, j’ai décidé d’aller voir une autre chute. De l’eau dans de l’eau, ça revient au même, me suis-je dit. Mais après ma randonnée de 6 km, je n’étais pas prête mentalement à une petite randonnée de 20 min… composée exclusivement d’escaliers. Un de mes genoux a failli abandonner le projet! Direction chute Savica, magnifique sur photos, mais évidemment bien différente en vrai avec le vent et le temps gris. Disons que je me suis fait mouiller à souhait.

J’avais gardé ma deuxième journée pour le lac Bled, puisque la température était plus clémente. Première activité : randonnée pour avoir une vue du lac et de sa fameuse île, sur laquelle se trouve une église. Ça disait que c’était une randonnée d’environ 20 minutes et elle n’était pas si facile que ça. Ce n’est qu’après un (trop) long moment que j’ai compris que j’avais raté les indications pour le belvédère et donc que je me retrouvais sur le sentier pour une autre randonnée, qui semblait moins bien notée sur les sites Web. Elle n’était vraiment pas facile, mon petit traumatisme de la Norvège n’aidant pas, mais quand je suis finalement arrivée au point de vue… Wow!!!


J’étais très contente de m’être trompée, surtout que lorsque je suis allée voir celle que je devais originalement faire, j’ai été un peu déçue.

Après une douche plus que nécessaire, je suis retournée pour aller visiter la petite île et son église. Pour y aller, on a deux options, soit louer un bateau ou une planche à pagaie (aucune chance que je fasse une autre activité physique après ça!) ou encore embarquer dans un des bateaux dirigés par des gars quand même musclés vu l’effort nécessaire!


Surtout que mon retour s’est solidement fait à contre-courant! Une fois sur l’île, la seule chose qu’il y a à faire, c’est de sonner les cloches de l’église. Il faut le faire trois fois et faire un vœu. Eh boy que j’ai d’autres talents. La petite fille de quatre ans avant moi a eu plus de succès. Mais bon, j’ai réussi à les faire sonner. Mais j’étais tellement nerveuse vu que tout le monde me regardait que je ne sais même pas si j’ai fait mon vœu!

J’ai fini ma soirée à l’aréna local. J’étais tombée sur une pancarte affichant un match bénéfice gratuit mettant en vedette Anze Kopitar, notamment. Non mais, c’était quoi les chances, en plein mois de juillet!?


mercredi 4 septembre 2024

Les catastrophes de l’Atlantique

En mai dernier, je suis allée faire un tour en Atlantique pour recevoir un prix littéraire (rien de moins!), mais évidemment, je n’allais pas m’arrêter à ça!

J’avais déjà visité Halifax à trois reprises, mais jamais avec la liberté de voir ce qui m’intéressait.

Toute jeune, je suis allée à Peggy’s Cove, en vacances avec mes parents. Voici d’ailleurs une superbe photo que mon père avait prise avec une caméra de l’époque prédigitale.

Ce passage, je l’avais évidemment fait sans savoir que ce point de villégiature deviendrait si connu avec le temps à la suite de l'écrasement du vol de Swissair 111 quelques mois plus tôt, en mer, au large de ce minuscule village de pêche qui n’avait rien demandé jusque-là. 

Il faut savoir que je suis, tout comme mon père, passionnée d’aviation et qu'à l'époque de cet accident, les réseaux sociaux et Internet n'existaient pas. Pour résumer cette passion père-fille, disons simplement que j’ai été agente de bord pendant deux ans, que mon père a été pilote d’avion avant ma naissance et qu'on a également tous les deux été témoins d’un écrasement d’avion lorsque j’étais enfant, dans le cadre d’un spectacle aérien, ce qui explique probablement mon obsession pour les épisodes de Mayday.

Plusieurs années plus tard, je me devais de faire la route pour aller voir le monument commémoratif de la tragédie du vol de Swissair. Il se trouve à quelques kilomètres de Peggy’s Cove et je ne sais pourquoi, mais je suis restée sur ma faim. Le monument était beau, sobre et son angle visait le lieu de l’accident, mais je sentais que ce n’était pas suffisant.

    


 

C’est peut-être parce qu’il est très simple, ce que je respecte absolument, mais comme j’ai appris en le visitant qu’il y en avait un deuxième pour créer un genre de triangle avec le lieu du crash et la terre ferme, j’ai ressenti ce besoin d’aller le voir. J’ai donc j’ai fait la route, environ 70 km, pour me rendre à ce deuxième monument dédié à cet écrasement.

Est-ce que ça valait la peine de faire toute cette route pour voir ça? En toute honnêteté, non. Mais pour une passionnée d’aviation et d’histoire? Oui, absolument.

Cela dit, ce monument pourtant si important puisqu’il représente 229 personnes, passe pas mal inaperçu en étant à l’écart de la route, là où des employés doivent tondre le gazon fréquemment. Je le sais parce que j’y étais en même temps que l’un d’eux. Il y a un genre de terrain délimité, mais aucune indication à savoir si ce sont des tombes ou simplement un mémorial.

Autre tragédie

Ce voyage m’a également permis de découvrir la tragédie de la grande explosion d’Halifax. Sérieusement, je ne comprends toujours pas comment une catastrophe aussi importante dans notre histoire ait échappé à ma culture générale.

Ce n’est pas rien, c’est l’explosion attribuée à une « erreur humaine » (mon interprétation personnelle), la plus importante de l'histoire avant Hiroshima, que j'ai également visité et dont je vous ai parlé ici. Je ne comprendrai jamais pourquoi je n’ai pas appris ça dans mes cours d’histoire à l’école secondaire… Surtout que je suis allée au privé et que mes parents ont payé mon éducation à fort prix, mais bon...

Tout ça se passe le matin du 6 décembre 1917. Un bateau français, le Mont-Blanc qui transporte des munitions, s’engage dans ce qu’on appelle les Narrows, soit le passage menant au bassin Bedford, mais qui, de l’autre côté, donne éventuellement sur l’Atlantique.

En même temps, le navire norvégien Imo s’aventure dans ce chenal étroit. Il n’y a rien d’anormal jusque-là, mais à 8 h 45, la proue du Imo heurte le Mont-Blanc, provoquant des étincelles. Un incendie est déclaré et le navire dérive vers Halifax, où il explose quelques minutes plus tard.

Résultat? Les quartiers de Richmond, Halifax et Dartmouth sont dévastés. Toutes les vitres volent en éclats dans un périmètre de 100 km.

Le hic, c’est que le bateau comme tel est une arme. Son métal se déchire, son canon de pont est projeté à plus de 5,5 km. L’ancre pesant plus de 1100 lb se retrouve à plus de trois kilomètres de distance. C’est la catastrophe. Le noir total. Du feu partout. Les victimes pensent qu’elles sont victimes de la fin du monde.


 

En tout, les débris, les gaz et la chaleur se propagent dans un rayon minimum de huit kilomètres. Un bateau-remorqueur, le Stella Maris a bien tenté d’éteindre l’incendie, mais 18 de ses 24 membres d’équipage ont péri dans la tentative.

Encore aujourd’hui, chaque période de dégel dévoile des vestiges de cette histoire.

Comme tout ça s’est produit en hiver, une morgue ouvre ses portes le 7 décembre et des milliers de personnes se présentent pour identifier le corps des défunts. Comble du malheur, une tempête envoie un blizzard et 40 centimètres de neige au sol. On construit également des habitations temporaires, soit plus de 6000. De ce que j’ai compris, l’État du Massachusetts a aidé à reconstruire les logis.

Les données ne sont pas claires, mais on estime les décès entre 1782 et 1950, sans compter les plus de 9000 blessés des suites de cette catastrophe qui n'aurait jamais dû être oubliée.

Le cimetière du Titanic 

Le Titanic fait aussi partie de ma (trop longue) liste d’obsessions depuis que je suis toute petite. Dès qu’il y a une exposition, j’y assiste. C’est donc ce que j’ai fait, de mémoire, à Halifax, Cape Town et même Montréal, au cours des dernières années.

Mon obsession n’étant absolument pas rassasiée, je suis allée à Belfast où le Titanic a été construit. Ça fait déjà un bail, mais je vais éventuellement avoir le temps d’en faire le compte-rendu.

Cette fois, j’ai pris le temps d’aller visiter le cimetière consacré aux victimes du Titanic. Hasard ou non, j’écoutais au même moment l’épisode sur le Titanic du balado « Les pires moments de l’histoire ». Alors quand j’ai aperçu des tombes avec de simples numéros d’identification, comme celles-ci :

 

Je les ai évidemment associées au balado qui expliquait que des corps étaient enterrés à Halifax avec des numéros, comme inconnus, parce qu’il était impossible d’identifier les corps en raison de leur aspect gonflé…

Mais ce que je voulais à tout prix voir dans ce cimetière, c'était cette tombe pour un certain J. Dawson. Impossible de ne pas penser à Leonardo DiCaprio en voyant ça!

J’ai beau avoir lu tous les livres, visité toutes les expositions à travers le monde, reste que le naufrage du Titanic restera toujours un événement marquant pour moi, peu importe mes blogues ou encore mes présentations orales au primaire.

Et c’est pour ça que je risque d’écrire encore plusieurs textes à ce sujet (quand je vais avoir le temps de le faire, évidemment!).

samedi 3 août 2024

Parcourir 6000 km pour voir Taylor Swift... sans être une Swiftie

C’était ma fête récemment et disons simplement que j’ai célébré un nombre significatif que je compte souligner pendant un minimum d’un an.

Je regardais donc les dates et villes de la tournée de Taylor Swift depuis plusieurs mois, me disant que ce serait une bonne idée d’aller la voir dans un pays où je n’ai jamais mis les pieds, notamment dans ma quête des 50 pays cette année. Le hic, c’est que je me suis prise tellement tard dans sa tournée qu’il ne restait que des pays que j’ai déjà visités.

Certains d’entre vous pensent peut-être déjà : « Elle va à Toronto, vas-y! »

Alors voici la réponse. Je n’ai pas remporté la loterie pour avoir la chance de peut-être essayer d’espérer avoir des billets et comme je m’étais inscrite pour deux dates à Toronto, je n’avais pas le droit de m’inscrire pour n’importe quelle autre date en Amérique du Nord.

Quand j’ai regardé le prix des billets en revente dans la Ville-Reine, j’ai constaté que le premier billet avec une vue non obstruée se vendait à… 3000 $.

Non, il n’y a pas de faute de frappe. Aucune chance que je paie ça pour aller à Toronto. D’autant plus que ça ne couvre ni les frais de déplacement ni ceux d’hébergement.

Alors je me suis dit que tant qu’à payer un tel prix, aussi bien débourser le même montant pour aller la voir dans une ville que je n’avais jamais visitée. La seule en lice? Munich, en Allemagne!

Allons-y tout de suite pour les détails financiers qui justifient mon calcul :

Billet, avec tous les frais (exorbitants, genre 25% du tarif!) : environ 800 CAD

Billet d’avion (vol direct, mais absolument pas en classe économique ou mieux) : 1975 CAD

Hôtel pour deux nuits : 200 CAD

Donc, si on fait le calcul, ça me coûtait moins cher d’aller la voir à Munich.

J’ai déjà vu Taylor Swift deux fois en spectacle, à Philadelphie et à Montréal, mais j’avoue l’avoir un peu délaissée depuis qu’elle est devenue une superstar. Je ne suis donc pas ce qu’on pourrait qualifier une « Swiftie ».

J’en ai eu la confirmation une fois sur place. Mais ne sautons pas d’étapes.

Dès mon arrivée à Munich, j’ai réalisé que c’était un peu utopique de me fier uniquement aux transports en commun pour mon court séjour, alors j’ai loué une voiture à l’aéroport. Je l’ai fait sur mon téléphone, mais j’ai quand même dû faire la file au kiosque de la compagnie. C’était interminable. J’ai compris pourquoi quand est venu mon tour, alors que l’employée avait clairement pour mission de me convaincre de payer pour tous les ajouts inimaginables. Une chance que j’étais alerte malgré mes trois heures de sommeil, parce qu’elle m’avait automatiquement upgradée pour une quelconque voiture pour laquelle je n’avais aucun intérêt.

J’ai dû prononcer la phrase : « Je ne veux pas de voiture de luxe, j’en ai à la maison, merci, donnez-moi ce que vous avez de plus cheap », et ce, à plusieurs reprises. Et je confirme que ce n’est pas super winner auprès d’un agent de location!

Je vous raconterai éventuellement mes p’tites vites de Munich, mais revenons à Taylor!

Pour le spectacle, j’ai stationné ma voiture à une station du stade et j’ai pris le train et l’autobus, réalisant rapidement que j’étais probablement la seule à avoir payé mon passage ferroviaire, si bien que je n’ai pas cherché la borne de paiement pour ma correspondance!

L’autobus nous a laissés directement à côté de l’entrée du stade, ce qui était parfait. Je n’avais pas tellement faim, mais j’ai fait la file pour m’acheter quelque chose, sachant que je ne voudrais pas quitter mon siège une fois le spectacle commencé. Un hot-dog à la saucisse disproportionnée (je suis en Allemagne, après tout) et un coke diet (la seule option pour l’eau était gazeuse, alors j’ai passé mon tour!) dans un verre en plastique à la consigne de trois euros (cette idée est géniale), ç’allait être mon souper.

Comme je l’ai mentionné, je ne suis pas une Swiftie, alors j’ai raté plusieurs mémos sur l’habillement. Sinon, j’aurais su qu’il fallait avoir des bijoux dans les cheveux, du maquillage très brillant sur le visage, porter n’importe quoi en paillette ou encore se vêtir pour faire allusion à n’importe quel lien avec Taylor Swift, comme de s’habiller en cheerleader ou avec des genres de vignes. Sinon, tout ce qui a trait à son chum, le joueur de football Travis Kelce était aussi très populaire. Que ce soit son chandail des Chiefs, celui de son frère avec les Eagles ou encore ceci :

Voici un exemple de fougère...

Je n’étais pas non plus au courant des bracelets de l’amitié que les fans s’échangent. J’en ai tout de même reçu trois, dont mon premier dans l’avion, puisque ma voisine de siège originaire de la Caroline en avait fabriqué 66 et était tellement contente de savoir que j’y assistais également qu’elle m’en a offert un. J’ai choisi celui avec la date du spectacle. Ma récolte finale n’aura pas été extraordinaire, mais mieux que rien :

Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est que le spectacle a commencé pile à l’heure. Sur les billets, on indiquait que la première partie commençait à 18 h 15. Paramore est arrivé sur scène à peine quelques minutes plus tard. C’était bien, mais personnellement, j’ai trouvé que la chanteuse criait beaucoup trop!

Puis, à 19 h 17, un décompte apparaît sur les écrans géants.

Trois minutes. Nul besoin de dire que les dernières secondes sont soulignées par les dizaines de milliers de spectateurs présents. Puis dans une mise en scène spectaculaire, la chanteuse populaire apparaît.

Elle a enchaîné les succès, parfois au piano, parfois avec sa guitare, pendant les trois heures et quart suivantes. Les seules fois où elle disparaissait, c’était pour se changer de vêtements. J’avais l’impression d’assister à un spectacle de Céline Dion (ma reine qui ne sera jamais détrônée!)

On était 74 000 dans le stade et comme il y a une colline dans le Parc olympique qui permet d’entendre les spectacles depuis son inauguration en 1972, ils étaient 40 000 sur celle-ci pour ce show! D’ailleurs, Taylor Swift les a salués en début de spectacle!


Dès notre entrée dans le stade, on nous a remis un bracelet. J’avais eu vent que c’était une technologie montréalaise et mes recherches ont semblé confirmer cette information, mais je n’ai pas trouvé de confirmation.

Peu importe, le résultat est tout simplement magique.

Le spectacle a commencé à la lueur du jour et s’est terminé à la noirceur. Une fois que les bracelets étaient visibles à travers le stade, c’était tellement beau, je n’ai même pas de mots.

Ma seule déception est de ne pas avoir appris par cœur ses dizaines de chansons. Mais pour le reste, je ne regrette absolument pas avoir hypothéqué mon sommeil et rempli ma carte de crédit pour assister à ce spectacle.

Après tout, on n’a pas 28 ans tous les jours…