Je suis revenue de la Slovénie il y a quelques jours, évidemment complètement brûlée après avoir marché pas moins de 82 km en huit jours – dont beaucoup trop en gougounes vers la fin! –, mais j’en ai encore pas mal à raconter sur mon 50e pays.
Voici donc quelques faits saillants et anecdotes en vrac.
Un de mes mots préférés de la langue française, c’est paréidolie.
Aucune idée pourquoi je tripe à ce point sur ce mot, mais voici la définition :
« Processus cognitif par lequel l'interprétation de stimuli visuels mène à
l'identification d'une forme familière dans des objets communs ou des
structures aléatoires. »
En gros, c’est quand on voit des visages ou des animaux dans de la roche, des nuages, ou peu importe. J’ai même déjà écouté un balado expliquant ce phénomène! J’ai appris ce mot lors de mon passage au Saguenay pendant la pandémie, alors qu’on peut clairement y voir un chien dans un rocher. J’en avais vu un autre en Oregon, lors de mon road trip à travers les États-Unis en 2018.
Cette fois, il s’agit de la « Pagan Girl ». Elle n’était pas évidente à trouver, cette Pagan Girl. Au beau milieu des Alpes, après avoir monté pendant plusieurs kilomètres (et pesté contre la piètre performance du moteur de ma voiture, j’y reviendrai!), je me suis arrêtée dans une courbe où plusieurs voitures étaient également stationnées, puisque c’est ce que les coordonnées GPS indiquaient. Il fallait se rendre dans un genre d’auberge, en devant marcher un long moment sur un chemin où ce n’était pas clair si les voitures étaient admises ou pas, mais qui était en pente ascendante. Peu avant de me rendre à ladite auberge, j’ai vu une affiche décrivant la roche que je cherchais. Je me suis dit que j’étais dans la bonne direction, alors j’ai poursuivi jusqu’à l’immeuble. Une fois sur place, je suis entrée pour demander où je devais aller pour voir la fameuse roche, parce qu’il y avait un sentier qui menait au sommet d’une autre montagne dans les Alpes juliennes où on se trouvait et je n’avais pas vraiment envie de la gravir pour rien! L’employée m’a dit « je pense que c’est par là », mais vu son hésitation, je ne lui ai absolument pas fait confiance et j’ai demandé à parler à une de ses collègues. Une chance! Parce qu’elle m’a renvoyée sur mes pas et m’a dit qu’en prenant le virage que je venais d’emprunter, je la verrais.
Comment dire… À quel point est-ce que je me suis dit que la fatigue avait altéré ma rapidité de traitement de l’information quand j’ai réalisé que l’affiche que j’avais lue… était directement devant ceci :
Bravo à moi et à ma fatigue! À ma défense, je ne parle pas slovène et il y avait une flèche vers la gauche avec « 5 min », alors je pensais que c’était pour la Pagan Girl!
Selon la légende, c’est une géante païenne pétrifiée. On disait d’elle que c’était une femme gentille et chaleureuse qui aidait les alpinistes et les personnes transportant des marchandises à trouver leur chemin à travers le blizzard, jusqu'à Trenta. Elle était également une divinité du destin capable de prédire celui des nouveau-nés. À l’un d’eux, elle a prédit qu'il deviendrait un chasseur courageux, sans égal au pied de Prisank (la montagne des Alpes). Il tirerait sur un chamois blanc aux cornes d'or, vendrait les cornes et deviendrait incroyablement riche. Lorsque les autres Parques ont eu vent de sa prophétie, elles l’ont maudite et dès qu’elle est rentrée chez elle à Prisank, elle s’est transformée en pierre.
Comme partout en Europe, il y a de nombreux carrefours giratoires en Slovénie, mais j’ai beaucoup aimé les efforts pour les décorer, comme celui-ci :
Normalement, j’adore les murales. Mais dans cette ville, soit Piran sur la côte de la mer Adriatique, mettons que ça jurait un peu…
J’ai croisé une voiture presque identique à ma toute première, que j’ai tellement aimée. Comme c’est un modèle 2000, disons que ça faisait longtemps que je n’en avais pas croisé! La mienne était rouge cerise et avait un aileron (et n’avait évidemment pas brûlé au soleil), mais j’ai bien aimé ce petit rappel du passé!
Ah et juste pour le plaisir, voici la mienne, qui faisait de moi une fille très cool au Cégep dans le temps!
Parlant de voiture… Quand je voyage, je loue toujours le modèle le plus cheap, parce que j’en ai rien à foutre de la voiture que je conduis, tant qu’elle me mène du point A au point B, qu’elle ne coûte pas trop cher en essence et qu’il y a assez de place pour ma valise. C’est donc un deuxième voyage de suite où je me retrouve avec une Kia Picanto. Très pratique parce que très petite et économique, mais… ciboire que ça n’a pas de puissance cette petite chose! Dans les Alpes, j’ai dû faire presque tout le trajet de la Vrsic Pass en première vitesse et très rarement en deuxième. Le trajet avait l’air de ça :
Et sur l’autoroute avec une légère inclinaison, si je restais en cinquième vitesse, même le pied au fond, je peinais à atteindre les 90 km/h. Disons simplement que j’étais très, très loin de la puissance de ma voiture à la maison. Je vous laisse imaginer si ma première voiture à 17 ans était une Ford Cougar V6 ce que je conduis aujourd'hui à 28 ans!
Je n’ai pas réussi à prendre une bonne photo, mais toutes les bétonnières que j’ai croisées à Ljubljana étaient peintes comme des melons d’eau.
J’ai trouvé géniale leur gestion des déchets, du compost et du recyclage dans la capitale. Il n’y a pas vraiment de poubelles régulières dans les rues, mais il y a cela, des gros bacs très bien identifiés, qui sont reliés à un système souterrain pour les vider. Cela évite de voir des poubelles déborder et aussi, ç’a réduit grandement les collectes dans les maisons, puisque les gens peuvent aller les déposer directement là et que tout est déjà trié. Brillant!
C’est tellement un pays sécuritaire que les motocyclistes laissent tout leur équipement sur leur moto; casque, manteau, bottes, gants… sans crainte de se les faire voler!