Mon voyage en Slovénie est plutôt éclectique, alors que je passe des Alpes juliennes à des grottes en passant par d’innombrables chutes et la mer Adriatique.
Des eaux turquoise, j’en ai vu et pas à peu près! C’est
toujours très impressionnant. Chaque fois que je pensais avoir le meilleur point
de vue, j’en découvrais un encore plus beau.
Mon coup de cœur est sur le chemin menant aux chutes Kozjak, où l’on peut admirer ceci à partir d’un pont suspendu.
Le tout pour mener à cette tout aussi magnifique chute, qui vaut la petite marche d’une trentaine de minutes (même si dans mon cas, c’était ma troisième randonnée de la journée!).
J’ai aussi suivi la suggestion d’un gars rencontré dans un resto-bar qui me regardait planifier mon voyage avec mon livre et mon laptop (il m’a donné plusieurs bons conseils!) et je suis allée voir le pont Napoléon, que je n’avais vu absolument nulle part dans mon livre ou mes recherches.
Il y a aussi une tonne de grottes et de cavernes à visiter en banlieue de la capitale, Ljubljana. Celle qui compte sur le plus de publicité, c’est la grotte de Postojna. On offre la visite avec un prix spécial qui combine le château de Predjama, que je voulais également visiter. J’ai commencé par la grotte, en n’ayant honnêtement pas trop d’attente. Ce n’est pas que je commence à être blasée par tout ce que j’ai vu (OK, peut-être un peu), mais les grottes se ressemblent pas mal toutes.
Celle-ci était immense, certes, de toute beauté également, mais je n’ai pas eu de gros « wow » puisque ça me semblait du déjà-vu. J’ai donc eu le temps de me poser un tas de questions comme « mais comment ont-ils installé l’électricité partout pour les lumières, tout en conservant le caractère dit intouchable des lieux? »
On se rend au centre de la grotte par un train et au début, je n’avais pas compris qu’il ne faisait que nous y mener. Je trouvais qu’il allait pas mal vite, ne nous laissant absolument pas le temps de voir les paysages ou encore moins de prendre de photos! Mais finalement, c’est un trajet d’environ 1,5 km à l’intérieur qui se fait à pied.
Ce qui m’a le plus intriguée, ce sont les « baby dragons », ces genres de lézards typiques à la région qui sont aussi vendus en toutous (surprise, chère filleule, c’est ça que je te rapporte!). On a piqué ma curiosité en me disant qu’ils pouvaient vivre jusqu’à 10 ans sans manger, mais je n’ai pas eu tant d’info lors de cette visite.
Puis, je me suis dirigée vers le château de Predjama, qui est à moitié dans une grotte, ce qui assurait la sécurité de ses occupants avec tous ses chemins secrets. Ça, je l’avoue, c’était quand même très cool.
J’ai même appris un nouveau mot : troglodyte, soit « une demeure creusée dans la roche ». Maintenant, je dois juste m’en rappeler!
Puis j’ai pris une chance et je me suis dirigée vers la grotte Planina, que j’avais trouvée en fouillant très loin dans mon guide et qui n’est affichée à peu près nulle part. On ne pouvait pas acheter de billet en ligne ni connaître les horaires, mais c’était une caverne où il fallait se promener avec une lampe-torche. On y offrait des excursions en bateau, mais elles durent de quatre à cinq heures, on doit réserver et c’est selon le niveau de l’eau. J’ai pris une chance avec la visite à pied d’une heure.
À mon arrivée, un méga orage s’est abattu sur nous. Après avoir rapidement compris que je voulais faire la visite (il y en avait une à 15h et une autre à 17h et il était 15h10…), l’employé a crié à sa collègue de m’attendre. J’ai fait une Superman de moi-même et j’ai enfilé mes jeans par-dessus mes vêtements, mis mon imperméable et mes bottes de randonnée et je me suis dépêchée à rejoindre la guide et les deux seuls participants dans la caverne. Dans la hâte, l’employé a oublié de me donner ma lampe-torche, mais la guide m’en a prêté une petite. Ça m’a un peu fait chier parce que ce j’étais la seule des trois participantes à prendre des photos et qu’une vraie lampe aurait été utile, mais bon.
Comme il pleuvait sans bon sens, l’humidité était à son comble à l’intérieur.
On y apprend que ce sont les Italiens qui ont tenté de construire des passages reliant cette caverne à la grotte de Postojna pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ils y ont caché des armes, notamment, mais les travaux auraient duré plus longtemps que la guerre, alors ils ont été abandonnés. Ils ont aussi découvert avec le temps que sept rivières de la région, portant toutes des noms différents, étaient en fait la même, ce qu’ils ont découvert en y mettant du colorant.
Puis, la caverne est l’hôte du plus important confluent souterrain de l’Europe, avec trois rivières qui se croisent à un moment.
Mais ce qu’il y avait de plus intéressant pour la curieuse en moi, c’est l’explication des bébés dragons, ou « human fish », en anglais. Attendez, quoi? Après quelques recherches, ce n’est pas son nom officiel, mais plutôt : Protée anguillard, aussi appelé olm, salamandre blanche ou salamandre des grottes. Moins sexy, mettons.
N’empêche que cette petite créature qui semble tout droit sortie de l’âge préhistorique est intéressante. Elle ne vit que dans les grottes de cette grande région et on est plutôt chanceux si on en voit une vraie. J’ai eu cette chance, yeah!
On peut aussi les voir lors de la visite de la grotte de Postojna, mais elles sont en captivité.
Je dis qu'on est chanceux surtout parce qu’elles se sauvent lorsqu’on lui envoie de la lumière, qu'elles détectent avec leur peau. Cette salamandre n’a pas de pigmentation et même si elle nait avec des yeux, la peau les recouvre tranquillement en vieillissant et elle devient aveugle. En même temps, notre guide nous a fait la démonstration de la pleine noirceur en éteignant toutes nos lampes de poche et c’est vrai que des yeux… c’est complètement inutile. C’est quand même rare qu’on puisse vivre ce noir absolu. J’avais peur de perdre l’équilibre!
Pour revenir à cette petite créature, les raisons pour lesquelles il y a le mot « humain » dans son surnom sont nombreuses. D’abord, elle a notre couleur de peau, puis elle a des bras et des jambes. Elle a des branchies, qui ressemblent à des oreilles, mais également des poumons. Ils ne sont toutefois pas développés, alors elle est incapable de respirer en dehors de l’eau.
Ah et ils peuvent vivre jusqu’à 100 ans. Maudit que leur vie doit être plate!
Mais bon, cette autre expérience était enrichissante et très cool, quoiqu’un peu glauque, si on se fie à cette photo!