En mai dernier, je suis allée faire un tour en Atlantique pour recevoir un prix littéraire (rien de moins!), mais évidemment, je n’allais pas m’arrêter à ça!
J’avais déjà visité Halifax à trois reprises, mais jamais
avec la liberté de voir ce qui m’intéressait.
Toute jeune, je suis allée à Peggy’s Cove, en vacances avec
mes parents. Voici d’ailleurs une superbe photo que mon père avait prise avec
une caméra de l’époque prédigitale.
Il faut savoir que je suis, tout comme mon père, passionnée d’aviation et qu'à l'époque de cet accident, les réseaux sociaux et Internet n'existaient pas. Pour résumer cette passion père-fille, disons simplement que j’ai été agente de bord pendant deux ans, que mon père a été
pilote d’avion avant ma naissance et qu'on a également tous les deux été
témoins d’un écrasement d’avion lorsque j’étais enfant, dans le cadre d’un
spectacle aérien, ce qui explique probablement mon obsession pour les épisodes
de Mayday.
Plusieurs années plus tard, je me devais de faire la route
pour aller voir le monument commémoratif de la tragédie du vol de Swissair. Il
se trouve à quelques kilomètres de Peggy’s Cove et je ne sais pourquoi, mais
je suis restée sur ma faim. Le monument était beau, sobre et son angle visait
le lieu de l’accident, mais je sentais que ce n’était pas suffisant.
C’est peut-être parce qu’il est très simple, ce que je respecte absolument, mais comme j’ai appris en le visitant qu’il y en avait un deuxième pour créer un genre de triangle avec le lieu du crash et la terre ferme, j’ai ressenti ce besoin d’aller le voir. J’ai donc j’ai fait la route, environ 70 km, pour me rendre à ce deuxième monument dédié à cet écrasement.
Est-ce que ça valait la peine de faire toute cette route pour voir ça? En toute honnêteté, non. Mais pour une passionnée d’aviation et d’histoire? Oui, absolument.
Cela dit, ce monument pourtant si important puisqu’il représente 229 personnes, passe pas mal inaperçu en étant à l’écart de la route, là où des employés doivent tondre le gazon fréquemment. Je le sais parce que j’y étais en même temps que l’un d’eux. Il y a un genre de terrain délimité, mais aucune indication à savoir si ce sont des tombes ou simplement un mémorial.
Autre tragédie
Ce voyage m’a également permis de découvrir la tragédie de la grande explosion d’Halifax. Sérieusement, je ne comprends toujours pas comment une catastrophe aussi importante dans notre histoire ait échappé à ma culture générale.
Ce n’est pas rien, c’est l’explosion attribuée à une « erreur humaine » (mon interprétation personnelle), la plus importante de l'histoire avant Hiroshima, que j'ai également visité et dont je vous ai parlé ici. Je ne comprendrai jamais pourquoi je n’ai pas appris ça dans mes cours d’histoire à l’école secondaire… Surtout que je suis allée au privé et que mes parents ont payé mon éducation à fort prix, mais bon...
Tout ça se passe le matin du 6 décembre 1917. Un bateau français, le Mont-Blanc qui transporte des munitions, s’engage dans ce qu’on appelle les Narrows, soit le passage menant au bassin Bedford, mais qui, de l’autre côté, donne éventuellement sur l’Atlantique.
En même temps, le navire norvégien Imo s’aventure dans ce chenal étroit. Il n’y a rien d’anormal jusque-là, mais à 8 h 45, la proue du Imo heurte le Mont-Blanc, provoquant des étincelles. Un incendie est déclaré et le navire dérive vers Halifax, où il explose quelques minutes plus tard.
Résultat? Les quartiers de Richmond, Halifax et Dartmouth sont dévastés. Toutes les vitres volent en éclats dans un périmètre de 100 km.
Le hic, c’est que le bateau comme tel est une arme. Son métal se déchire, son canon de pont est projeté à plus de 5,5 km. L’ancre pesant plus de 1100 lb se retrouve à plus de trois kilomètres de distance. C’est la catastrophe. Le noir total. Du feu partout. Les victimes pensent qu’elles sont victimes de la fin du monde.
En tout, les débris, les gaz et la chaleur se propagent dans un rayon minimum de huit kilomètres. Un bateau-remorqueur, le Stella Maris a bien tenté d’éteindre l’incendie, mais 18 de ses 24 membres d’équipage ont péri dans la tentative.
Encore aujourd’hui, chaque période de dégel dévoile des vestiges de cette histoire.
Comme tout ça s’est produit en hiver, une morgue ouvre ses portes le 7 décembre et des milliers de personnes se présentent pour identifier le corps des défunts. Comble du malheur, une tempête envoie un blizzard et 40 centimètres de neige au sol. On construit également des habitations temporaires, soit plus de 6000. De ce que j’ai compris, l’État du Massachusetts a aidé à reconstruire les logis.
Les données ne sont pas claires, mais on estime les décès entre 1782 et 1950, sans compter les plus de 9000 blessés des suites de cette catastrophe qui n'aurait jamais dû être oubliée.
Le cimetière du Titanic
Le Titanic fait aussi partie de ma (trop longue) liste d’obsessions depuis que je suis toute petite. Dès qu’il y a une exposition, j’y assiste. C’est donc ce que j’ai fait, de mémoire, à Halifax, Cape Town et même Montréal, au cours des dernières années.
Cette fois, j’ai pris le temps d’aller visiter le cimetière consacré aux victimes du Titanic. Hasard ou non, j’écoutais au même moment l’épisode sur le Titanic du balado « Les pires moments de l’histoire ». Alors quand j’ai aperçu des tombes avec de simples numéros d’identification, comme celles-ci :
Je les ai évidemment associées au balado qui expliquait que des corps étaient enterrés à Halifax avec des numéros, comme inconnus, parce qu’il était impossible d’identifier les corps en raison de leur aspect gonflé…
Mais ce que je voulais à tout prix voir dans ce cimetière, c'était cette tombe pour un certain J. Dawson. Impossible de ne pas penser à Leonardo DiCaprio en voyant ça!
J’ai beau avoir lu tous les livres, visité toutes les expositions à travers le monde, reste que le naufrage du Titanic restera toujours un événement marquant pour moi, peu importe mes blogues ou encore mes présentations orales au primaire.
Et c’est pour ça que je risque d’écrire encore plusieurs textes à ce sujet (quand je vais avoir le temps de le faire, évidemment!).