Bon, je dois commencer avec une MÉGA montée de lait. Pour vrai, je ne sais pas si je vais en revenir un jour. Quand j’ai pris le métro pour aller à l’aéroport pour rentrer à Montréal, j’ai utilisé ma passe de cinq jours du transport en commun d'Athènes. Comme probablement tout le monde qui a fait comme moi.
Une fois à destination, je numérise ma carte pour sortir et… erreur. Ça ne passe pas. Et c’est à ce moment que je deviens carrément… une criminelle! Les trois « policiers » du métro scannent nos cartes avec satisfaction en disant que ce que j’ai ne couvre pas l’aéroport.
Euh… Et comment
je devrais le savoir ?
« Tu aurais
dû demander », me répond le… je n’ai pas de mot poli pour le décrire.
Impossible de passer la porte du métro. Ma carte n’est pas bonne. Autant à ma gauche qu'à ma droite, une
tonne de touristes qui, comme moi, ont acheté un billet normal en ne sachant
pas qu’on serait traités comme des indomptables rebelles. Rien à faire, on est
dans le tort (faites juste imaginer mon humeur de marde à ce moment) et ils se
font un plaisir de nous donner des amendes. Pour vrai, je ne me souviens pas de
la dernière fois où j’ai été si en colère. C’est tellement, mais tellement une
attrape-touriste! J’ai contesté et quand j’ai voulu juste partir sans avoir ma
foutue contravention, ils se sont mis à trois pour me bloquer le passage et
surtout me crier dessus comme si j’avais commis un meurtre. Bonjour l’attention
de tout le monde. En exigeant en plus que je leur remette mon passeport!
Si la Grèce voulait qu’on reparte avec un sentiment amer, c’est vraiment réussi. Sérieusement, et je vous annonce qu’il n’y a AUCUNE CHANCE que je paie cette amende de merde. Ce n’est pas une question d’argent. C’en est une de principe. Ils lanceront un mandat Interpol s’il le faut. (Bon, je vais quand même communiquer avec l'ambassade grecque au Canada pour gérer l'affaire, au cas...)
Surtout que je n'y comprends pas grand-chose :
Pourquoi tant de haine? C’est que ce n’était pas la première fois qu’on se faisait avoir. On a réservé par l’entremise de Getyourguide une journée dans les Météores. C’est à environ 350 km d’Athènes et j’avoue qu’avec la tonne de courriels que j’ai reçus pour la confirmation et le processus, j’ai un peu perdu le fil. Tout ce que j’avais noté, c’était que je devais prendre le train à Athènes à 7h20. On y était et honnêtement, rien n’était clair. On a embarqué dans un train, ne sachant pas trop si c’était le bon. Parce que j’avais découvert avec stupeur que le point de rencontre était… à Kalambaka, notre destination en train – à quatre heures d’Athènes. Pour embarquer dans le train, tout était simple. Aucune borne de paiement ni de numérisation de billet. On savait qu’on n’avait pas payé, mais on était vraiment dans le néant.
Ce n’est qu’une fois à bord qu’on explique à la demoiselle
du train qu’on ne sait pas comment tout ça fonctionne, qu’on a payé pour un
tour guidé et tout, qu’elle nous dit qu’on doit payer 40 euros par personne –
comptant! – pour être à bord du train. Pas le temps de vérifier quoi que ce
soit, on est traitées comme des hors la loi et il faut remédier à la situation.
J’avance donc les 80 euros au total pour avoir la conscience tranquille. Mais
je continue mes recherches et passe à travers tous mes courriels.
Je découvre le billet de train. Je cours donc le montrer à
la fille qui a pris mes 80 euros. Complètement
dénudée de toute sensibilité et de compassion, elle me dit qu’elle ne peut pas me
rembourser. Bref, c’est ça qui est ça. Vous dire comment j’étais hors de moi… C’est
beaucoup d’argent. Et on est presque certaines que puisque c’était comptant,
elle a pu mettre tout cet argent dans ses poches. Je devrai donc me battre à
coup de courriels pour revoir la couleur de notre argent. Joie.
Et tout ça se
termine par un couple de personnes disons… Inaptes à prendre un avion seuls.
Il n’y avait
qu’un siège libre dans toute la classe « normale » aka du peuple pour mon vol direct Athènes-Montréal, et
j’ai été assez chanceuse que ce soit à côté de moi. Sur environ 400 places dans
l’avion, quand même. Comme ancienne agente de bord, j’ai évidemment repéré tous
les cas problèmes, les passagers indésirables et autres avant même le
décollage. Mais le couple assis deux rangées devant moi battait assurément tous les
records. En vous épargnant les détails, je vous dirai seulement que la dame
s’est levée pendant le taxi, à quelques instants du décollage, provoquant
évidemment l’ire de l’agente de bord. On n'avait encore rien vu. Je ne savais pas
si la dame était saoule, trop médicamentée, aux prises avec des problèmes
psychiatriques ou peu importe, mais son mari ne la gérait pas. Donc elle se
levait quand ce n’était pas permis, touchait à tout et ne portait pas correctement son
masque – masque qui, on aurait dit, avait été victime d’une régurgitation
intense. Le couple assis devant elle n’en pouvait plus et je les comprenais
parfaitement. La directrice de vol a évalué toutes les options et j’étais pas
mal la seule. Je me suis volontiers sacrifiée pour changer de place vu le
statut incontrôlable de la dame. « La passagère devant est au bord des
larmes », m’a dit la directrice de vol.
Je leur ai donc
offert ma rangée de sièges de deux, et je me suis retrouvée en classe
économique. Un peu plus d’espace pour les quatre heures restantes au vol, même
si je n’avais pas de hublot, et considérant le fait que j’évitais une dépression au
couple devant moi, ça m'allait parfaitement.
Tout ça pour dire
que je suis à la fois la pire rebelle de l’histoire du métro d’Athènes selon
ses policiers en herbe, mais aussi, une personne généreuse qui laisse sa place
à un couple exaspéré... Ça compte comme plaidoyer de non culpabilité pour mon
amende, vous croyez ?
Je sais, je
chiale sûrement pour rien. Mais je vous rappelle que j’ai vécu quelques légers
traumatismes en avion, dont celui-ci, ce qui explique mes réactions!