dimanche 24 juin 2018

Katrina ou quand on tente de défier la nature


Katrina, c’est un prénom qui est désormais associé à une terrible tragédie. Comment oublier le terrible ouragan qui a dévasté La Nouvelle-Orléans en 2005? En gros, c’est plus de 100 milliards de dollars en dommages et près de 2000 victimes.

J’ai visité les lieux 13 ans plus tard. Heureusement, il n’y a plus aucune trace ou presque de son passage. Le sujet m’intéressait toutefois beaucoup, surtout que j’ai entendu quelques histoires d’horreur sur ce qui s’est passé à l’intérieur du Superdome, domicile des Saints dans la NFL et qui a servi de refuge. Ces histoires ne sont toutefois pas racontées sur place. C’est comme si j’étais un peu restée sur ma faim. J’aurais voulu en apprendre plus sur cette catastrophe naturelle et la bêtise humaine qui en a découlé. Mais en même temps, je les comprends de vouloir effacer cette partie de leur histoire si elle est si épouvantable.

J’ai tout de même visité le musée consacré à l’ouragan et aux autres inondations qui ont ravagé ce coin de la Louisiane. Dès qu’on entre, on a une bonne idée de l’ampleur des dégâts en voyant ça :
La ville a été construite beaucoup plus basse que le niveau de la mer, ce qui fait que le combat contre les inondations date des années 1700. Le contrôle des rivières a entraîné d’autres problèmes, alors que ç’a affecté le littoral de la zone humide. En gros, l’ironie de cette histoire, c’est que les efforts pour contrer les débordements de la rivière Mississippi ont fait en sorte que les débordements du golfe du Mexique sont plus à risque…
Pour faciliter l’évacuation au moment de Katrina, toutes les voies allaient dans le même sens. Pas le temps de retourner chercher quelque chose à la maison, on s’entend.

Kartina est ensuite devenue un ouragan de catégorie 5 avec des vents à 165 milles à l’heure (265 km/h!). Certains barrages ont cédé, ce qui fait que l’eau a monté de plusieurs pieds en quelques minutes à peine. Plusieurs personnes n’ont pas eu le temps d’aller se réfugier à l’étage de leur maison… Plusieurs décès ont donc résulté de noyades ou de mort par blessure à cause des débris. Mais aussi, des gens sont décédés de déshydratation ou morts de faim, de chaleur, parce qu’ils n’avaient pas de quoi subvenir à leurs besoins dans le grenier, en attendant les secours.

Près de 150 personnes sont décédées à l’hôpital en raison de la chaleur lorsque les génératrices ont commencé à rendre l’âme à cause de l’eau à leur tour. Il faisait chaud dans les hôpitaux, c’était incroyable. Le personnel devait y aller de «ventilateurs à main»…

Des milliers de personnes se sont réfugiées au stade de football, mais là aussi, les problèmes ont éclaté alors que la plomberie a lâché. Ç’a dû être dégueulasse… De plus, une partie du toit a été arrachée par la tempête, ce qui fait que l’eau entrait dans le stade et que les gens avaient peur qu’il s’effondre.
 
On a commencé à aller à la rescousse des gens et on indiquait à la peinture orange (couleur internationale pour le sauvetage) un gros X sur les portes de garage avec des informations : la date et l’heure du sauvetage, le nombre de victimes et de personnes sauvées, les dangers de la structure et l’identification de l’équipe de sauvetage.
En plus de tous les problèmes – chaleur, communication coupée, etc. – ils ont dû vivre avec du zèle policier, alors que des agents ont été accusés d’avoir tiré sur des gens non armés, par exemple. Chaos est le terme parfait pour décrire la situation qui régnait.

Un résident victime de l’inondation a tenu un journal de bord tout au long de la tempête, mais l’a écrit… sur les murs de sa maison.
Ils ont mis des années à reconstruire les routes, les maisons, les commerces. Mais aujourd’hui, plusieurs leçons ont été tirées de ça – du moins je l’espère!

Ne jamais défier la nature…