dimanche 5 juin 2022

Je vous présente... Troulouse (aucune faute de frappe ici)

Au moment d'écrire ces lignes, j'étais en France pour un extraordinaire voyage avec mes parents et ma sœur illégitime (si vous ne comprenez pas pourquoi elle a ce titre, c’est normal et comme il date de plus de 10 ans, je ne le réexpliquerai pas!).

Le voyage s'est fait en trois parties. La première, un séjour à Cahors que je vous raconterai plus tard, suivi d'une semaine à bord d’un bateau conduit par mon père et pour lequel mon amie et moi avons ouvert et fermé manuellement plus d’une trentaine d’écluses sur la rivière du Lot. Notre récompense après tout ce dur travail? La troisième partie, soit quelques jours à Toulouse, ville que mon amie-sœur et moi n’avions jamais visitée. Mon père a loué un appartement qui avait l’air extraordinaire en plein centre-ville. Comme on avait beaucoup de valises – ma mère nous a dit de voyager léger, mais connaissant ce qu’il y avait sur le bateau, elle a traîné son pile-patates, entre autres, si ça peut vous donner une idée de ses propres valises! –, on avait donc beaucoup trop de bagages pour quatre personnes normales (comment dire… pas surprenant, on n’est pas normal…). C'est pourquoi on a loué une voiture à Toulouse, où on se rendait en train de Cahors.

La voiture louée étant à l’aéroport et notre arrivée à la gare de train de Toulouse, on a opté pour le très ingénieux plan de deux taxis. Simple à prime à bord, notre plan consistait en : mon amie et moi qui prenions le maximum de valises et le plus gros taxi pour nous rendre à l’appartement et les parents qui prenaient le taxi suivant pour l’aéroport où ils allaient récupérer notre voiture. On est donc parties avec l’équivalent de l’équipement pour une équipe de hockey pee-wee et notre chauffeur nous a emmenées le plus près possible de l’adresse où on devait récupérer la clé. Mais évidemment, on s’est butées à des sens uniques, des zones réservées aux faibles émissions de gaz à effet de serre (je vous raconterai un jour!) et tout, alors on s’est arrêtées en plein milieu de nulle part, mais pas si loin de la clé selon mon téléphone.

J'ai dit à mon amie de rester sur un coin de rue, le temps que j’aille chercher la clé. J’avais beau avoir le courriel avec les indications et le code du Masterlock probablement installé de façon illégale, ça ne marchait pas. Pantoute. Je suis retournée la voir et lui ai transféré ma mission. Même échec.

J'ai décidé d’y retourner et de regarder un tutoriel sur comment ouvrir un putain de Masterlock. Au moment où je commençais la vidéo, un petit couple à qui j’avais parlé lors de mon tour de guet des bagages m'a à nouveau croisée et m'a demandé si j’avais besoin d’aide. J’ai dit oui et mis mon tutoriel sur pause. Le gars a appuyé sur les mêmes boutons que moi et ouvert la petite porte à l’avant. C’est que même si ç’a la forme d’un cadenas, le but n’est pas de l’ouvrir comme un cadenas normal, mais il faut l’ouvrir comme on ouvre la boite aux lettres pour y déposer un envoi. C'était juste ça! Je suis retournée voir mon amie avec les clés pensant que le pire était derrière. Que je suis naïve...

Deuxième mission à remplir : apporter tous ces bagages à l’appartement, qui était à un coin de rue de là, mais surtout, au troisième étage. On priait pour qu’il y ait un ascenseur, même un vieux et minuscule! Je suis partie avec le premier sac, le plus lourd, et un sac à dos, question de pouvoir faire un deuxième voyage avec mon amie et tout le reste des valises, en attendant que les parents reviennent avec la voiture. Une fois sur place, les indications étaient de prendre l’escalier à droite et de monter au troisième étage où je verrais la porte blanche.

J'ai longé un corridor hyper étroit qui donnait sur une cour intérieure. À gauche, un corridor. Tout droit, un escalier en colimaçon datant de l’époque de Jacques-Cartier (et encore!). Je cherchais en vain un ascenseur et je me suis résignée à tenter de ne pas mourir en montant le sac qui pèse une tonne dans le super escalier en colimaçon étroit et juste... vieux. J'ai dû faire plusieurs arrêts, question de reprendre mon souffle et mes forces pour me rendre en haut. Une fois arrivée au troisième, du moins ce que je pensais être le troisième, car il n’y avait pas de chiffre nulle part, je vois une porte plutôt blanche, mais on ne sait pas avec la vieillesse de l’immeuble. J’ai essayé la clé, mais je n'étais pas certaine d’avoir le bon appartement. Parce que des numéros de porte, c’était également facultatif dans l’édifice… J'ai quand même tenté ma chance, mais j'ai entendu un « c’est qui? », ce qui me fait comprendre que je m'étais trompée de porte. La dame a ouvert et m'a confirmé que le troisième étage était le suivant parce que le premier est le rez-de-chaussée.

Je me suis rendue au vrai troisième et à une autre porte blanche (avec les bagages) et quand j’ai essayé la clé, j'ai entendu une personne parler de l’autre côté et un téléphone sonner. Comme je n’avais pas envie de vivre un autre malaise, j'ai laissé les valises là et je suis allée chercher mon amie. J’ai appelé mon père pour qu’il me donne le numéro de téléphone du propriétaire afin qu’il m’explique comment me rendre. Résultat de la conversation?

- Mais vous avez pris l’escalier à droite? 

- Celui en colimaçon?

- Oui, mais celui de droite?

- Euh... Attendez, je ne suis pas sûre de comprendre finalement.

Bref, on est deux à ne pas l’avoir vu, cet escalier en colimaçon « carré » dans le fond à droite. Alors j'avais pris le mauvais. Et ça ne passait pas d’un côté à l’autre. Il fallait donc retourner là-haut, au dernier étage, pour redescendre le sac de la mort et le sac à dos.

C’est ce qu’on a fait, miraculeusement sans… décéder. Pour vous donner une idée, c'était tout en haut :

Et donc la même chose du bon côté. 

On est ensuite allées rejoindre mes parents pour dîner. On était tous affamés. Au retour, mon père est entré dans l’appartement et… l'a DÉTESTÉ. Mais genre, comme je ne l’ai jamais vu détester quelque chose. Je le trouvais pas si mal, mais j’avoue que l’extérieur et les escaliers n’étaient pas super. Notre souper a été le dernier clou dans le cercueil de cet appart puisque la vaisselle n’était même pas toute propre. Résultat? On n’y a passé qu’une nuit et on a changé d’endroit pour le reste du voyage. Ce qui veut dire qu’on a dû redescendre les bagages moins de 24 h après avoir sué nos vies pour les monter!

Sauf que tous ces efforts et ces muscles endoloris (qui vont me coûter cher de massothérapie puisqu’ils sont toujours affectés!) en vain auront mené à un passage en Andorre, dont je vous parlerai plus tard, et une fin de séjour dans des hôtels magnifiques où ma mère a pu enfin se reposer en se faisant servir au restaurant au lieu de préparer le souper comme ç'a été le cas chaque soir sur le bateau. Ç'a eu des avantages!

Malgré tout, cet appartement restera à tout jamais connu dans notre famille comme étant le « Troulouse »! 

 

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