lundi 27 mai 2019

15 min en sol marocain et déjà, une «leçon» de donnée...

Ça y est, je suis au Maroc!

Je devais venir ici il y a trois ans parce que j’étais inscrite au Défi de la traversée du Sahara de la Société de recherche sur le cancer, mais j’avais dû annuler (et le changer pour le Machu Picchu dans trois mois!). Alors quand j’ai décidé de partir une semaine plus tôt pour mon voyage à Roland Garros avec mon père, j’ai voulu aller voir ma meilleure amie, ma sœur, ma « BFF » qui habite à… Cape Town, Afrique du Sud.

On a donc convenu de se rejoindre au milieu. Pas pire, hein? Faut dire que ça fait presque trois ans qu’on ne s’est pas vues autrement que par messagerie vidéo.
Mon itinéraire est Montréal-Casablanca-Marrakech, avec Royal Air Maroc. L’avion était très récent et confortable, mais comme je n’ai pas de chance, j’étais assise devant un couple d’imbéciles. Comme c’était un vol de nuit, j’avais la ferme intention de dormir tout le long. J’abaisse mon siège, je m’installe confortablement quand je sens un doigt taper sur mon épaule. Je me retourne et l’homme me dit « Relève ton siège, mon écran est trop près de ma face ». Oh qu’il n’est pas tombé sur la bonne personne. Surtout que j’avais dormi un total de 12 h en trois jours.

Je l’avais remonté par réflexe pour me tourner, pensant que c’était quelque chose d’important, mais je leur ai répondu : « Non, je ne le relèverai pas. Je vous avertis, je le rabaisse à l’instant. On a le droit de baisser notre siège, vous n’allez certainement pas m’en empêcher ». Les deux me regardent avec un sourire niais en essayant de m’expliquer que je ne peux pas, parce que « l’écran est trop près de lui et qu’il est incliné ».

Ç’a donné… « Si vous vouliez plus de place, vous aviez juste à payer pour la première classe. Ne m’achalez plus ». Et j’ai baissé mon siège et dormi profondément pendant les heures qui ont suivi. Mais bon, ç’a aussi été le genre de couple qui s’est dépêché à se lever en arrivant et qui poussait vers l’avant, n’ayant visiblement pas compris que la raison pour laquelle ça n’avançait pas, c’était évidemment parce que la porte de l’avion était fermée. Mettons que j’ai soupiré fort et roulé des yeux. Ils le méritaient amplement.

À mon arrivée à l’aéroport, il y avait une tonne de kiosques pour offrir des cartes SIM gratuites. Évidemment, il faut payer les données après, mais comme Rogers n’a pas de forfait pour le Maroc, ça valait la peine. La fille a programmé mon téléphone et tout et à la fin, quand j’ai voulu payer les 200 dirhams avec un billet de 200, elle l’a pris et m’a dit : « C’est 200, plus mon pourboire ». Je suis vraiment restée bête. Oui, c’est vrai qu’elle a installé la carte et tout, mais je déteste quand on m’impose de donner un pourboire sur un ton comme celui-là. Je n’avais pas de change, alors je lui ai tendu un autre billet de 200 en lui demandant de me le casser. Elle me remet 150 en disant « Je vais garder 50 pour mon pourboire ». Euh… Non. J’ai étonnamment gardé mon sourire et je lui ai expliqué que c’était très rude de sa part de décider de son pourboire. Que c’est probablement ce que je lui aurais donné, mais que c’est à moi de choisir le montant. Je lui ai dit que je ne savais pas comment ça fonctionnait ici, mais que si elle transigeait avec des Canadiens (elle avait vu mon passeport), c’était très impoli pour nous. Elle s’est sentie mal et a offert de me redonner l’argent. J’ai refusé en lui disant de simplement changer son approche avec les clients et je suis partie.

En sortant des toilettes, j’ai vu qu’elle me faisait des signes au loin. Je me suis approchée et elle m’a remis les 50 dirhams en se confondant en excuses et en disant que c’était vraiment sa faute et qu’elle n’aurait pas dû faire ça. Eh bien, j’espère juste qu’elle aura retenu sa leçon!

Mon escale à Casablanca devait durer 6h30 et je ne savais pas si je devais aller voir la ville. Mais je suis quand même un peu traumatisée de mon escale ratée à Istanbul (à lire ici), alors j’étais hésitante. Finalement, on est arrivés avec une heure de retard et selon Google Maps, le trajet prenait 2h18 en transport en commun ou 40 minutes en voiture. J’ai laissé faire.

Je me suis dit que j’en profiterais pour me reposer, manger et travailler sur mon ordi. Sauf que je ne m’attendais pas à être prise dans ce minuscule espace pendant cinq heures!
 Au moins, il y avait ça de beau :
 
Mais mon sandwich sans mayo, sans moutarde était tellement sec qu’il m’a donné mal au cœur. Il n’y a aussi qu’une borne de recharge pour tout le monde et j’ai réalisé que mon adaptateur n’était pas fait pour accepter la prise de mon laptop. Catastrophe!!! Je ne pourrai pas vivre sans mon laptop pendant deux semaines. Faudra trouver une boutique pour remédier à la situation. Mais pour ça, je devrai attendre d’être à Marrakech… Et d’avoir braillé en voyant mon amie (c’est tellement prévisible, et elle va rire de moi).

vendredi 24 mai 2019

P’tites vites de la Californie


Sur les routes de la Californie, dans le bout de Santa Cruz, j’ai croisé une tonne de pancartes annonçant « Mystery Spot ». Ça m’intriguait, alors j’y suis allée. C’était vraiment intéressant! En gros, c’est un endroit où les niveaux n’affichent pas ce que l’œil voit. Les angles, tout est faussé. C’est difficile à expliquer. Mais cette photo de moi peut peut-être vous aider à comprendre.


Notre guide était vraiment très motivée – elle avait genre 1000 fois mon énergie – et nous montrait les illusions d’optique vraiment cool. Une bouteille d’eau qui roule alors qu’on dirait qu’elle roule vers le haut, des gens qui changent de grandeur en changeant de place, etc. Ç’a été une heure très divertissante!


Une autre trouvaille du site Atlas Obscura est la très bizarre maison « P.G. Butterfly House », à Pacific Grove. Cette maison se démarque par ses centaines de papillons faits à la main qui ornent tout l’extérieur. Pas certaine que j’aimerais être leur voisine! Mais bon, l’histoire est quand même adorable. La dame qui y habite a commencé à perdre la vue et un jour, son mari lui a offert un de ces papillons et ils ont découvert qu’elle pouvait percevoir les couleurs vives. Il n’en fallait pas plus pour qu’il transforme toute la maison avec des centaines de papillons en bois!

 
On annonçait aussi une baie avec des éléphants de mer. J’y suis arrivée au coucher du soleil. Un peu plus et je n’aurais rien vu en raison de la noirceur. Au début, j’étais déçue parce que je ne les voyais pas. Jusqu’à ce que je réalise qu’ils étaient tous couchés à quelques mètres de moi!
 

 Je me suis retenue pour ne pas expliquer à ce monsieur la véritable façon d’utiliser un selfie stick…



À Palm Springs, on peut voir des éoliennes à perte de vue. J’ai fait la visite guidée de ces éoliennes, mais ce n’était pas aussi intéressant que je l’aurais espéré. La seule information que j’ai mémorisée, c’est que l’espèce de boîte tout en haut est suffisamment grande pour y faire entrer un VUS.


 
J’ai aussi pris le téléphérique pour aller au sommet d’une des montagnes. La vue était bien, sans être extraordinaire.

Mais le désert de Palm Springs, c’est vraiment unique.

J’ai vu une tonne de musées aux thématiques bizarres, mais un qui était intéressant – et gratuit! – est celui sur le McDonald. Il y a de vieux uniformes, des jouets, des « fun facts » et il est situé là où le premier McDo a été ouvert.


Ça m’a rappelé plein de souvenirs! Il y avait plein de jouets des années 80 et 90, soit mes années de Joyeux festin!

 

 
J’ai aussi croisé un étrange obélisque fait de… pièces de vélo.

 
Je suis allée à Los Angeles et j’y suis arrivée trop tard pour voir le fameux signe Hollywood. Je ne comprends d’ailleurs toujours pas pourquoi les lettres ne sont pas illuminées! Mais je me suis rendue sur la colline pour admirer la vue de la ville.


Et j’ai fait la visite des studios Warner Bros, principalement pour voir le décor de Friends et m’asseoir dans leur sofa! J'ai aussi pu me transformer en Harry Potter et le choixpeau m'a envoyée à Gryffondor. Yeah!


 
 
La Californie, c’est vraiment bien, sauf pour… le prix de l’essence. 4,99$... OUTCH!

Je vous laisse sur mes photos de Napa Valley!
 

 Et une de mes préférées!

mardi 21 mai 2019

Superdog à l’assaut du Yosemite National Park

J’ai visité quelques parcs nationaux en Californie, dont le Yosemite, que j’ai eu bien du mal à prononcer correctement! J’avais vu plusieurs photos sur les réseaux sociaux et mes attentes étaient quand même élevées.

C’était assez loin de mon arrêt précédent, mais au moins, les paysages étaient très beaux et la route, sinueuse comme je les aime!
J’y suis arrivée en fin d’après-midi et j’ai été très déçue de constater que les campings affichaient tous complet. Pas d’hôtel à des kilomètres à la ronde. Pas d’autres campings abordables également… J’ai fini par rouler trop longtemps pour juste me tanner et m’arrêter dans un genre de halte routière où j’ai tout simplement dormi dans ma voiture, J’en ai profité pour écrire un peu, très loin de tout réseau cellulaire.
J’y suis retournée le lendemain et deuxième déception, la période de réservation des terrains ouvrait à telle heure, soit exactement au moment où j’allais être en randonnée. Je devais faire un choix. Sacrifier la randonnée pour avoir un espace où mettre ma tente? Je ne savais pas trop. J'ai opté pour ma randonnée, d’environ 10 km – Charlot l’a marché au grand complet et comme il portait son chandail de Superman, il s’est fait dire au moins 1000 fois « Oh my God, it’s Superdog! »
 
On s’est rendus au haut de la montagne où on pouvait admirer de belles chutes. Elles sont toutefois beaucoup plus impressionnantes au printemps qu’à l’automne, mais ça valait quand même la peine.
De retour en bas, j’ai pris la navette pour me rendre au site de réservation, sachant très bien que j’avais dépassé l’heure de… quatre heures. Mais bon, parfois il faut croire aux miracles. Après m’être fait dire que c’était complet, puis d’attendre au cas où quelqu’un ne se présentait pas, puis non encore, finalement… J’ai eu droit à mon mini miracle et une place s’est libérée pour moi. Génial!

Je m’y suis rendue tout de suite pour pouvoir m’installer à la clarté (et aussi en profiter pour faire un très nécessaire ménage de la voiture). 
Comme ma tente n’est pas très grande et ne devrait pas résister très bien aux attaques d’ours, j’ai suivi à la lettre les recommandations pour le « food storage ». En fait, ce n’est pas juste pour la bouffe, mais pour à peu près tout ce qui peut se trouver dans l’auto. Voici donc le résultat de mon tri :
 
On s’entend que 10 km de randonnée, principalement en montée, pour un petit chihuahua de 4,6 lb… C’est l’équivalent d’une couple de marathons pour un humain! Nul besoin de dire, donc, que le petit n’a eu aucune difficulté à s’endormir dès qu’il s’est retrouvé dans l’auto. Quand un atlas devient un coussin intéressant…
Le lendemain matin, j’ai cherché les meilleurs points de vue pour voir le fameux Half Dome.
Puis je suis allée de l’autre côté du parc, pour le voir d’un autre angle – cette fois on pouvait se rendre au sommet en voiture – et je n’ai pas du tout été déçue!


lundi 13 mai 2019

Renaître de ses cendres, version Seattle


Quand je suis arrivée à Seattle, j’ai été intriguée par les visites guidées appelées « Seattle Underground », alors j’ai évidemment acheté mon billet pour la faire!

En gros, le centre-ville de Seattle a été surélevée de l’équivalent d’un à deux étages d’édifices partout.



Ils ont pris la décision après le « Great Seattle fire », qui a détruit 25 (ou 31, selon les sources) pâtés de maisons en juin 1889.


La raison de l’incendie est plus que ridicule. C’est un apprenti charpentier suédois qui l’a accidentellement allumé en faisant chauffer de la colle sur un poêle à gaz. Ça s’est mis à bouillir, à déborder, à prendre en feu, à virer en catastrophe. Il a essayé de l’éteindre avec de l’eau, mais n’a fait que nourrir le feu. Heureusement, personne n’est mort, mais le centre économique de la ville a complètement été détruit en quelques heures. Les bars et les grandes quantités d’alcool à proximité et la pénurie d’eau n’ont pas aidé non plus.

Mais, les habitants ont plutôt vu ça comme une bénédiction, d’où le « great » dans le nom de l’incendie. Ça leur a permis de repartir à neuf. Et tant qu’à rebâtir la ville, ils ont décidé de régler un autre de leurs problèmes – les inondations, ça vous dit quelque chose? – en rehaussant le niveau de la ville. Ah et les constructions en bois étaient désormais interdites.

Puis autre avantage de ce feu? On estime à 1 million le nombre de rats tués. Meilleur exterminateur ever.

Au début, ils ont construit des murs et les gens devaient les escalader avec des échelles. C’était un peu broche à fois. Si personne n’a été tué dans l’incendie, on ne peut pas en dire autant de la période d’élévation de la ville, alors qu’on a qualifié de « suicide non intentionnel » la mort de 18 hommes qui sont en fait tombés en bas d’un mur à la sortie d’un bar…

Un des problèmes qu’ils avaient à cause de la marée, ce sont les refoulements d’égouts. Mais à l’époque, on parlait même de geysers de toilettes quand ça se mettait à envahir la ville. La description que notre guide nous a faite est dégueulasse. Je vous laisse l’imaginer.


Donc, en augmentant le niveau de la ville, on évitait les mers de détritus humains dans les rues.


Les premiers étages des maisons et des commerces sont donc devenus des sous-sols. Pratique, avoir une fenêtre et une porte au sous-sol! Et ç’a donné naissance au « Seattle Underground », parce que la plupart des trottoirs existaient toujours, mais n’étaient que recouverts, parfois par un puits de lumière comme celui-ci :


 
Abandonné pendant des décennies, les mystérieux sous-sols ont été restaurés et un habitant a réussi à amasser assez de signatures sur une pétition pour en faire un lieu touristique pour expliquer l’histoire de la ville.

C’est donc avec cette prémisse que je vous emmène dans les poussiéreux sous-sols de Seattle.

C’est pas propre propre, mais c’est tout de même très intrigant!