mercredi 29 avril 2015

Mon amie Kux

Plus jeune, j’avais une fascination pour les dauphins. J’ai d’ailleurs encore quelque part chez mes parents une boîte remplie de bibelots de ce cétacé. Et oui, même si c’est extrêmement quétaine, j’ai aussi un tatouage de dauphins. Mais hé, j’avais dix-huit ans quand je l’ai fait faire. On ne prend pas toujours des décisions judicieuses à cet âge! Je sais que je vais éventuellement le faire couvrir, mais en attendant, il est toujours là. Bref, j’aime les dauphins et je ne sais même pas pourquoi.
Et j’ai évidemment toujours voulu nager avec eux. Chose qu’à trente ans (ou vingt-huit, quand je mens!), je n’avais toujours pas faite. Lorsque j’ai vu sur mon itinéraire de voyage qu’on allait prendre part à cette activité, j’étais super contente. Mais en même temps, je ne me faisais pas trop d’attentes puisque je sais qu’à certains endroits, ça dure à peine dix minutes et que ça ne vaut pas tellement la peine. J’ai aussi vu passer sur mon fil Facebook un article qui racontait que ces animaux étaient souvent maltraités, alors j’avais mes réserves. Et on avait aussi sur notre voyage un plongeur professionnel qui avait, la veille, raconté qu’il refusait de nager avec les requins, les dauphins ou tout autre animal qui vit en captivité.

À notre arrivée, on a eu droit au tour VIP. On nous a expliqué l’horaire des dauphins, leur régime, l’entraînement et tout. Honnêtement, je sais qu’ils nous montraient le beau côté de tout ça et j’ose croire que ce n’est pas par naïveté, mais j’avais vraiment l’impression qu’ils étaient super bien traités. Plusieurs sont nés sur place et ils comptent sur un laboratoire, une équipe de vétérinaires et même une machine pour faire des rayons X et des échographies des dauphins s’ils croient que quelque chose cloche chez eux.
 
J’ai également appris qu’un dauphin ne dort jamais vraiment. Ça fait des mini «power naps» de quelques minutes durant lesquels la moitié de son cerveau continue à fonctionner. Ils ne ferment alors que l’œil de la partie du cerveau qui «dort». Pour deux raisons : parce qu’ils doivent penser à respirer et aussi pour être aux aguets face aux prédateurs. Et lors de leur sieste suivante, ils vont reposer l’autre moitié du cerveau! C’est fou comme ce sont des animaux brillants.

Donc, une fois la veste de flottaison enfilée et ma GoPro fixée sur mon front – me donnant des airs d’une «Minion» sur la majorité de nos photos – on saute dans le bassin où nous attendait Kux. Elle a seize ans et est née dans ce delphinarium. Son nom signifie «sensible» en langage maya.

Je ne sais pas exactement combien de temps on a passé avec elle, mais je dirais facilement 35-40 minutes. C’était tellement plaisant! Son entraîneur nous a montré à peu près tous les trucs qu’elle sait faire et elle s’est fait flatter le dos et le ventre amplement! C’est difficile à décrire le feeling de sa peau. Mais c’est doux et lisse. Elle a donc zigzagué entre nous, nous a arrosés, a sauté par-dessus nos têtes, nous a applaudis et a chanté. J'ai aussi dansé avec elle.
Puis, deux autres dauphins sont arrivés pour sauter devant nous et ensuite nous pousser chacun notre tour en se plaçant chacun sous nos pieds. J’avais un peu peur de cette activité. Peur de tomber, de fléchir les jambes (et donc tomber), mais SURTOUT : peur de perdre mon bas de maillot. J’avais cette crainte avant même d’arriver et tout cela a été confirmé lorsque l’entraîneur nous a fortement suggéré de mettre une main dans les airs et l’autre sur notre maillot, sinon on était presque assurées de faire un «show». Et comme tout est filmé… ça ne fait pas de très beaux souvenirs. Tout se passe super vite. On se place en étoile dans l’eau, les deux dauphins arrivent en même temps et voilà! En une fraction de seconde, on est propulsés hors de l’eau.  Si vite en fait que j’ai vraiment failli perdre mon maillot. Ils m’ont crié «n’oublie pas ton maillot!» juste avant que je porte ma main sur mon bas. Une. Chance. Parce que de l’autre côté, ça commençait déjà dangereusement à baisser. Il s’en est vraiment fallu de peu. En fait, j’ai un peu peur de regarder la vidéo!

Avant de partir, on a eu droit au traditionnel baiser du dauphin. J’avais secrètement rêvé à ce moment si souvent! (J’assume complètement mon côté quétaine) et avant de partir, je lui ai donné à manger pour la remercier. Il fallait que je sois sous son charme en maudit pour tenir un poisson mort dans mes mains. Ceux qui me connaissent savent à quel point j’ai HORREUR des poissons et de tous les fruits de mer. Surtout morts. Beurk.
Mais Kux le méritait. Parce qu’elle m’a aidé à réaliser un vieux rêve. Et petite confidence, je suis devenue super émotive en sortant de l’eau :)

lundi 27 avril 2015

5th Avenue et Elvis, versions mexicaines

À Playa del Carmen, mon hôtel – le Royal Hideway Playacar, qui était tellement luxueux que c’était presque insensé! – se trouvait près de la 5th Avenue, une rue remplie de boutiques. Mon côté shopaholic voulait absolument y aller.

On m’avait dit que c’était environ 45 minutes de marche. Comme il faisait un gros 30 degrés Celsius avec un tôt d’humidité s’approchant d’un aquarium, je n’avais pas envie de m’infliger ça. On pouvait emprunter des vélos à l’hôtel, alors c’est ce que j’ai fait. Le seul problème, ils n’avaient que deux cadenas, les autres avaient été forcés ou volés la journée précédente. Évidemment, les deux seuls existants étaient déjà prêtés. Elvis – le G.O.-homme-à-tout-faire-calleur-de-bingo-prof-d'aquaforme dont je vais vous parler plus bas – m’a dit que je pourrais le laisser à l’entrée de la sécurité de la communauté de Playacar, qui est à quelques pas de la 5th Avenue.

J’enfourche donc mon vélo assez rustique avec une seule vitesse et en une quinzaine de minutes, je suis rendue. J’ai croisé un club de golf du Hard Rock Café et leur slogan m’a bien fait rire : «Hit me with your best shot». Mais la chanson m’est restée en tête durant toute la journée!

Une fois à la sécurité, je tente de demander au jeune garçon si je peux laisser mon vélo là. Il ne parle pas un mot anglais. J’ai un espagnol de base, mais il n’y avait absolument rien à faire. Il croyait que je demandais des indications. J’ai donc abandonné et décidé de faire les boutiques avec mon vélo.

J’avais regardé sur le web avant de partir et j’avais lu qu’il y avait un Forever 21 et autres magasins américains. Je ne voulais pas aller magasiner là, mais je les cherchais, question de savoir si j’étais au bon endroit. Ne voyant rien de tel, mais étant entourée de petites boutiques mexicaines et plusieurs magasins haut de gamme, j’ai décidé de rester là. Au diable la 5th Avenue, tout ça était suffisant.
Sauf que… Avez-vous déjà essayé de magasiner avec un vélo? Disons que c’est bon pour le budget, puisque c’est impossible d’entrer où que ce soit. Une seule fois, je l’ai laissé à l’extérieur pour rapidement entrer dans un magasin de montres, mais j’étais tellement stressée de me le faire voler que je suis ressortie presque aussitôt. Non pas que j’avais peur pour le vélo, mais plutôt parce que je n’avais aucune envie de faire le trajet du retour à pied!

Lorsque nous y sommes retournés le lendemain matin pour prendre le traversier, j’ai finalement compris que j’étais en plein sur la 5th Avenue. J’avais donc bien fait de ne pas trop poursuivre ma route, car le reste était très résidentiel!

Des souvenirs de… la NFL!?


Mes parents m’avaient rapporté un poncho des Colts lors d’un de leurs récents voyages au Mexique. Je trouvais ça bien comique. Mais je ne m’attendais pas à voir autant de souvenirs d’équipes professionnelles nord-américaines! Des tas de trucs comme des masques, des planches de surf, des crânes (!), mais aux couleurs des Cowboys, des Oilers, même des équipes de la LCF comme les Lions ou les Roughriders! Je n’ai rien vu des Alouettes par contre. Et je ne crois pas en avoir vu des Canadiens. Et je n’ai rien acheté! J

 
   
La seule chose que j’ai achetée en fait, c’est du gelato. Je le trouvais super original, puisqu’il venait en popsicle. Entre vous et moi, c’était… un popsicle. Ça ne goûtait pas du tout le gelato, mais ça faisait grandement la job pour me rafraîchir un peu!
 
Au retour, j’ai cru que ma chaîne de vélo allait dérailler. Pas manuelle pour un sou, je ne saurais comment la remettre à sa place. Je priais très fort pour qu’elle «tough» jusqu’à mon retour à l’hôtel! J’ai pédalé dans le beurre durant près de la moitié du trajet, mais j’ai pu me rendre et remettre le vélo à Elvis.

Parlons-en, du fameux Elvis. C’est le nom qui était écrit sur sa chemise et non un surnom que je lui aurais donné parce qu’il lui ressemblait. Chaque resort a son Don Juan, son homme sexy dont toutes les «p’tites madames» vont parler toute la semaine. À cet hôtel, c’était lui.

Je ne suis généralement pas attirée par les Latinos, mais je dois admettre qu’il était vraiment hot! Mais pas d’histoire de romance ici, ne vous inquiétez pas, j’étais trop occupée à cuire sur la plage.

Pendant que je lisais tranquillement sur la plage, j’ai entendu au loin des «Uno, dos, tres, quatro! Come on!», mais me retourner demandait un trop gros effort. Ma paresse l’a emporté sur ma curiosité. Mais au bout de plusieurs décomptes, je me suis retournée pour comprendre que c’était un cours d’aquaforme dans la piscine. Avoir su avant, je serais allée juste parce que je sais que ç’aurait été drôle et que j’aurais pu vous raconter ça!

C’est là que je vois notre beau Elvis mexicain debout sur le bord de la piscine, arborant son «six pack» de muscles et… son minuscule Speedo. Je riais sur ma chaise. Maudit que j’aurais dû aller voir ça! Et il se donnait à fond, la trentaine de participants a dû en suer un coup!
 
J’ai su par la suite que mes amies y avaient participé et qu’une d’entre elles avait été choisie pour démontrer un exercice. Évidemment, Elvis y est allé de quelques pointes disant à quel point «il aimait son travail» lorsque les femmes se sont retrouvées les jambes écartées pour un exercice!

Dix ans après le désastre


Au cours de notre souper, le gérant de l’hôtel nous a raconté l’enfer qu’ils avaient vécu en 2005 lors du passage des ouragans Emily et Wilma (qui sont passés à peine quelques semaines après mon premier voyage dans cette même région). L’hôtel avait presque été détruit. Vous voyez la piscine sur la photo d’Elvis et de l’aquaforme? Eh bien la mer l’avait engloutie. Il n’y avait plus de plage et croyez-moi, elle est vraiment très, très large à cet endroit. Ils ont donc fait venir des bateaux d’un peu partout, dont d’Europe, pour venir siphonner le sable afin de la reconstruire.

Difficile de croire que cela fait à peine dix ans en voyant la beauté des lieux aujourd’hui!

samedi 25 avril 2015

Cozumel, vue sous l’océan (et cheveux tirés)

Je n’ai pas que frôlé la mort à Cozumel. J’ai aussi fait de la plongée en apnée.

Je dois d’abord préciser que mes talents de nageuse sont assez limités merci. Je ne plonge pas, je nage en petit chien, je bouche mon nez dès que je mets ma tête sous l’eau et je déteste me baigner dans des lacs ou dans l’océan quand le fond est rempli d'algues, de coquillages ou est simplement douteux.

Donc m’imaginer en plein milieu de l’eau comme ça… ce n’est pas évident! Mais tout d’abord, on a dû prendre un traversier pour nous rendre sur l’île de Cozumel, un trajet d’environ 45 minutes à partir de Playa del Carmen. Tous mes amis ont mis une «patch» magique derrière une oreille pour contrer le mal de mer. Pas moi. Au début, j’étais certaine que je le regretterais, parce que ça bougeait en maudit! Mais j’ai finalement survécu.

Une fois à l’hôtel, on a pu embarquer à bord d’un bateau pour aller découvrir les coraux. J’avais déjà fait cette activité une fois, au Mexique également, dans un truc du genre «attrape-touriste» où on avait payé une fortune pour faire de la motomarine – qui n’allait pas plus vite qu’un enfant de trois ans sur un tricycle – et de la plongée en apnée, tous pris dans un tas immobile. Je n'en ai aucun souvenir. Je n’ai également jamais vraiment compris comment respirer sous l’eau avec ce truc sans avaler une tonne et demie d’eau salée.

Cette fois-ci, ça ne se comparait même pas. Le paysage est évidemment magnifique. L’eau est bleue et turquoise avec des lignes de démarcation bien définies. C’est beau!
Vient le temps de mettre les palmes et le masque. C’est clair que la personne qui a inventé le masque de plongée était chauve. Parce que le gros élastique en caoutchouc autour des cheveux… ça tire! Je pense que c’était la vengeance personnelle de l’inventeur pour que tout le monde, à force de le porter, devienne également chauve.

Et le tuba… On s’entend qu’il n’est pas très long. Facile donc d’imaginer que lors d’une journée venteuse où les vagues sont très fortes – le genre de journée à laquelle j’ai eu droit – les vagues passent souvent par-dessus ledit tuba, qui se remplit et qui offre ainsi un buffet à volonté d’eau salée.
Le petit truc qu’on doit mordiller m’a aussi arraché l’intérieur de la bouche. Et vous savez ce que ça fait, de l’eau salée sur une plaie? Oui, ça nettoie, mais ça chauffe aussi vraiment beaucoup!!! J’ai souffert. (Je sais, c’est difficile d’obtenir votre pitié...)

Mais malgré tout, c’était vraiment beau!
 
On a terminé la soirée en ville, dans un petit bar où il y avait un chansonnier. J’ai commandé un daïquiri à la mangue, ou devrais-je dire une PISCINE de daïquiri à la mangue. Je ne l’ai pas terminé. Sinon, je serais encore là en train de boire!
Durant la soirée, on a entendu un drôle de bruit provenant de l’édifice voisin. On s’est approchés pour découvrir qu’il s’agissait d’un cours de claquette! Et les étudiants apprenaient à danser avec des cabarets sur la tête! Je n’ai toutefois pas pu vérifier si les verres étaient collés ou s’ils étaient simplement vraiment doués! 

jeudi 23 avril 2015

Dangereux, DANGEREUX taxi(s)!!!

J’avais plein de choses à raconter – mon agenda des deux derniers jours était particulièrement chargé –, mais tout ça va attendre, car je viens de vivre une des expériences les plus terrifiantes qui soient.

D’abord, mise en contexte : je suis à Cozumel, au Mexique, et avec mes compagnons de voyage – qui gagnent leur vie à faire le tour du globe! – on a voulu aller au petit centre-ville après souper, question de voir un peu du pays.

L’hôtel nous a offert la navette pour nous y rendre. La route prend environ 20-25 minutes. C'en a pris moins de 15. Et on a dû s’arrêter à deux feux rouges. Si vous suivez bien, ça veut dire que notre chauffeur a roulé en %?&*(. Malheureusement pour moi, l’indicateur de vitesse – le bon speedomètre en «franglais» – se trouvait dans mon champ de vision. Il roulait à 140 km/h. Dans une zone de 80 km/h. À une voie. Qui rencontre. SANS lampadaires. Bref, aussi courte fut la course, j’avais hâte en maudit de débarquer. J’ai un penchant pour la vitesse, c’est vrai. Mais quand c’est moi qui ai le volant entre les mains et que je n’ai pas cinq vies qui dépendent de ma conduite…

À notre retour, on négocie un tarif et on prend le premier taxi van de la file, puisqu’on est cinq.
Premier constat : les ceintures de sécurité sont toutes brisées ou carrément absentes. Bof, pense-t-on, les lois ont l’air moins sévères ici qu’au Canada…
(Sur la photo, il fait jour, mais notre histoire a lieu vers 23h alors que le soleil est couché depuis longtemps...)

Tout se passe relativement bien, à part qu’il roule vite et qu’il colle aux fesses des voitures avant de les dépasser. Ah oui et on a croisé une motocyclette sur laquelle deux personnes avaient, entre eux, un enfant d’environ un an et demi. On ne voyait que ses deux petites jambes dépasser sur le côté, parce que le père le tenait dans ses bras de façon à se faire retirer la garde instantanément chez nous.
Revenons à notre trajet. Épuisée de ma journée, je ferme les yeux pour me reposer un peu. Mes amis font de même, car on ne dit aucun mot une fois sur la longue route droite sans lampadaires qui mène aux différents hôtels.

Puis, freinage sec. J’ouvre les yeux… Je ne vois rien. Tout est noir, autant à l’extérieur que dans la voiture. On entend quelques cris – venant de nous! – quand on comprend que notre taxi n’a plus de lumières. Il fait tellement noir que n’importe quelle voiture qui arriverait derrière nous nous foncerait dedans à toute vitesse. Je n’ai pas eu peur, j’ai juste vu ma vie défiler sous mes yeux. J’étais persuadée que mon heure était arrivée et que j’allais mourir sur une île mexicaine dans un accident de voiture.

Le chauffeur semble «gosser» sur quelques boutons et les lumières se rallument. Mais elles sont faibles. On arrive derrière une voiture qui ne roule pas vite. Évidemment, il la talonne. Mais longtemps. Ce qui nous fait craindre le pire. Ça y est, on va arrêter sur le bord de la route, notre chauffeur est de mèche avec les occupants de la voiture devant nous et on va se faire voler.

Je pense qu’on ne respirait même pas tellement on a craint le pire. Notre taxi finit par dépasser la voiture louche et on s’en détache. Mais les lumières ne cessent de s’éteindre. Impossible de lui dire de se ranger sur le côté, qu’on va marcher ou appeler un autre taxi. Premièrement, il fait noir comme jamais, deuxièmement, on n’a pas un maudit cellulaire qui peut faire des appels dans ce pays et troisièmement, nos chances de nous faire voler et/ou enlever auraient été exponentielles.

Le manège recommence toutes les trente secondes. Le chauffeur ralentit sur le côté, appuie sur je ne sais quoi et reprend la route. Quand on a croisé une affiche annonçant notre hôtel, on était tous soulagés… Le temps de réaliser qu’il y avait un 8,7 km à côté du nom. Dans de telles circonstances, c’est l’équivalent de Montréal-Gaspé.

C’est à ce moment que le chauffeur se penche – la voiture zigzague un peu – et on entend des bouteilles de vitre se cogner l’une sur l’autre. Quoi? De l’alcool en plus de tout ça? On est officiellement dans un cauchemar. Je ne dis pas un mot. Un des gars qui nous accompagne lui ordonne depuis un moment déjà de ralentir «no rush dude!» et une dame y va de la tactique «c’est correct, on va arriver».

Les lumières s’éteignaient de plus en plus souvent. Tantôt, c’était le noir – je vous jure, j’ai vécu ce que c’est, un trou noir – et tantôt, il devait allumer les lumières au plafond, qui finissaient de toute façon par s’éteindre à leur tour quelques secondes plus tard.

On est finalement arrivés. Sains et saufs. Ça tient du miracle. J’ai recommencé à respirer il n’y a que quelques minutes. Nul besoin de dire qu’on a retrouvé notre langue une fois les deux pieds dans le lobby de l’hôtel et qu’on a rapidement compris qu’on avait tous vécu les mêmes peurs. On a tous cru qu'on allait y passer.

L’histoire ne dit pas si le chauffeur-peut-être-saoul est retourné en ville en un morceau…

Mais entre ces deux expériences traumatisantes, le mini centre-ville était intéressant. Je vous raconte ça plus tard :)

mardi 21 avril 2015

Mexico, Mexiiiiiiiiiiicoooo!

«Mexico, Mexiiiiiiiiiiicoooo!»


Bon, c’est à lire avec l’air de la chanson, mais comme je ne lis pas la musique (même après six ans de cours de violon au primaire!), je ne peux malheureusement pas vous fournir la partition. Faudrait faire un effort musical de votre côté.



Bon, pourquoi cette vieille chanson quétaine? Parce que c’est ce qui décrit le mieux ma journée. Eh oui, me voilà au Mexique! Un petit voyage express – pour le travail en plus – dont le but est de découvrir (lire me faire gâter par) un chic resort de Cozumel pour ensuite en faire un reportage pour la section «vacances». Ma vie est d’une pénibilité extrême. I know.



J’ai découvert quelque chose à l’aéroport : le SecurXpress. C’est tout simplement fantastique. On s’inscrit sur le site web de l’aéroport, on reçoit un texto nous disant à quelle heure on a une place réservée au point de fouille. Ça m’a fait gagner une bonne heure de sommeil, arrivant à peine 1h30 avant mon vol. G-é-n-i-a-l.



Quelqu’un l’a sûrement déjà fait, mais c’est fascinant d’observer les gens qui attendent à l’aéroport avant d’embarquer dans l’avion. On voit à peu près toujours les mêmes gens. Le nouveau petit couple qui ne se lâche pas et qui semble tout droit sorti d’une émission de téléréalité, les vétérans qui sont presque blasés par cet énième voyage dans le sud – souvent au même hôtel parce qu’ils ne sont pas très enclins au changement, les deux filles qui sont tellement maquillées et qui dorment écrasées l’une sur l’autre sur les bancs loin des fenêtres pour essayer de fuir la lumière du jour – dans leur cas, avec un vol aussi tôt, c’est clair qu’elles sont sorties la veille en se disant «tant qu’à faire, on dort pas et on commence le party!!!» pour le regretter amèrement. Cela explique aussi probablement le maquillage et la mise en plis. Parce qu’on s’entend qu’il n’y a aucune autre raison pour avoir l’air de ça avant 7h le matin et sachant qu’on va passer cinq heures dans un avion. Il y a aussi la petite famille – d’ailleurs, elles sont vraiment nombreuses, ça ne va pas à l’école, ces enfants-là!? – qui a trop de valises et dont les parents semblent déjà exaspérés du trop-plein d’énergie de leur progéniture. Puis ceux du voyage intergénérationnel, où grand-maman est déjà en train de raconter ses précédents voyages – généralement à Las Vegas pour aller voir Céline. Ah j’allais presque oublier. Les recrues, ceux qui en sont à leur premier voyage et qui ne comprennent pas trop les règles. Ils essaient d’embarquer quand ce n’est pas leur tour et s’installent dans la première rangée, alors que leur siège est le 21B… Dans son cas, ça s’est terminé avec un «je te l’avais dit aussi! Ah, c’est ben mon chum ça», de sa femme qui a des airs de «Linda» aux cheveux permanentés et bleachés. Et oui, tous ces personnages étaient vraiment à bord de mon vol. Quant à moi, j’ai sûrement le rôle de «Hein? Elle voyage seule? Weird…».



Question que je fasse encore plus pitié, on m’a informée à mon arrivée à la porte d’embarquement que l’on m’avait changée de siège et que j’étais maintenant dans la très «VIP» section Club. Vous savez, ces deux rangées à l’avant de l’avion avec des sièges immenses et des rideaux qui les séparent du «peuple»? Ces rangées devant lesquelles plusieurs personnes passent en pensant sûrement «bon, les riches qui se payent du luxe, pffff!» eh bien pour une fois, c’est moi qui suis assise là! Je n’aucune idée de la différence de prix. Mais je ne suis pas certaine si je serais prête à débourser moi-même une prochaine fois pour être ici. Entre vous et moi, je n’ai jamais compris comment abaisser mon siège et ce n’était pas particulièrement confortable. Mais je ne me plaindrai pas. Oh que non!


Le service dans l'avion était extra. On avait une agente de bord à nous seuls et on n’était qu’une dizaine. On a eu droit à un déjeuner vraiment bon – j’ai toutefois regretté avoir choisi les œufs bénédictines quand j’ai vu l’omelette au fromage de mon voisin! – avec une belle assiette de fruits frais et une brioche à la cannelle. Impossible de tout manger, sinon je ne pourrais entrer dans mon maillot. Puis vient la collation, soit un choix parmi des sacs de chips et des barres de chocolat – format régulier. On est loin du petit échantillon d’arachides. Ajoutez à cela le service des breuvages à volonté – sans alcool pour moi, il était quand même vraiment tôt! – et la couverture, l’oreiller, le loup (pas l’animal, mais le truc qu’on met sur nos yeux pour dormir) avec lesquels ont peut repartir, on était gâtés. Mais bon, j’espère, me direz-vous, vu l’extra payé (par les autres!) pour être en première classe.



Le vol n’a cependant pas été de tout repos. La zone de turbulence n’en finissait plus de finir et le capitaine annonce que les vents à l’extérieur atteignent les 200 km/h. D’où mon léger mal de cœur.


Une première en 10 ans



Je ne suis pas du tout une fille de tout-inclus dans le sud. Je n’y suis allée que deux fois, à 16 ans, à Cuba avec ma mère, et au Mexique il y a exactement 10 ans, avec une amie. Deux filles de 20 ans lâchées lousses à Cancun. Eh boy. Je vous laisse imaginer quelques lendemains de brosse.



Ce sera différent cette fois. J’ai un tas d’activités prévues à mon horaire. Ce n’est pas un voyage de repos, ça c’est certain! Mais bon, il faut bien que quelqu’un se sacrifie pour présenter les hôtels dans les journaux…



Je vous laisse, je m’en vais profiter de cette vue...