mardi 21 octobre 2025

La peur de passer les douanes américaines...

J’essaie de boycotter le plus possible les États-Unis depuis quelques mois – je vous laisse deviner pourquoi –, mais ce n’est pas évident en ayant des parents Snowbirds qui y habitent six mois par année.

Ce n’est aussi pas évident quand on a comme habitude d’aller voir des matchs de hockey, de baseball, de football, de basketball et des tournois de tennis depuis des années. Bref, j’étais confrontée entre mes valeurs et mes désirs lorsque le calendrier de la NFL est sorti, puisque je voulais vraiment retourner voir un match de mon équipe préférée, les Colts d’Indianapolis, pour la première fois depuis 2021. Bon, c’est sûr que si je n’avais pas eu la brillante idée de me fracturer une cheville en Norvège l’année suivante, j’aurais suivi mon plan d’aller les voir à Las Vegas cette saison-là, mais c’est une autre histoire.

J’ai donc attendu un peu, puis, comme mon but est de voir tous les stades et que plus ça va, plus les options de matchs des Colts dans des stades où je ne suis jamais allée se font rares, j’avais trois choix : deux à Los Angeles et un à Pittsburgh. C’est là que sont entrées en ligne de compte mes valeurs, qui se rapprochent pas mal des habitants et politiciens élus de la Californie, disons ça ainsi.

En plus, l’automne arrive au Québec et il fait chaud à LA. Le choix était donc facile. Encore mieux, les Kings jouaient à domicile la veille du match des Colts et c’est une des quatre seules équipes que je n’ai encore pas vues à domicile dans la LNH (sur 32, je suis quand même pas pire!).

Puis, quelques jours avant de partir, j’ai réalisé que les Dodgers jouaient également en finale de la Ligue nationale au Dodgers Stadium pendant mon séjour. Je pensais que les billets ne seraient pas achetables, vu les prix à Toronto pour les matchs des Blue Jays, mais j’ai été stupéfaite de trouver un billet – même pas en revente! – à 200 USD. Je l’ai évidemment acheté puisque mon billet d’avion (personne ne veut aller aux États-Unis en ce moment, ça paraît) et mes autres billets étaient beaucoup moins chers que ce à quoi je m’attendais.

Tout était réglé, sauf… le stress d’aller aux États-Unis. Pour la première fois de ma vie, je l’avoue, j’ai eu peur de traverser les douanes, de me faire refuser l’entrée. J’ai angoissé en pensant à tout ce qui se passait dans cette ville et cet État en me disant que j’allais continuellement craindre pour ma sécurité, etc.

Pire encore, j’ai croisé une voisine française quelques jours avant de partir qui m’a raconté qu’elle s’était fait refuser l’entrée aux États-Unis avec son amie parce qu’elles avaient visité Cuba récemment. J’y suis allée en 2019, mais je me suis quand même mise à paniquer en me demandant également si les douaniers allaient vérifier les comptes Facebook auxquels je suis abonnée. J’ai vraiment trop entendu d’histoires d’horreur dernièrement!

J’ai donc rempli le formulaire I-94 dont on m’avait parlé pour être certaine, même s’il n’était pas obligatoire. Ça m’a coûté 43,16 CAD pour ça, en plus! Puis, la veille de mon départ, j’ai fait de l’insomnie parce que j’ai réalisé que j’avais pensé à tout, sauf à la copie imprimée de la preuve du dernier vaccin contre la rage de mon chien, qui m’accompagne, bien évidemment. Eh merde. Voir que j’avais pensé à tous les aspects, sauf à celui-là! Parce que depuis environ un an, je dois remplir un document supplémentaire quand je voyage avec lui, mais je l’avais fait et tout était en règle.

C’est donc une fille pas mal stressée qui s’est présentée aux douanes de YUL en priant très fort que son voyage ne tombe pas à l’eau. Heureusement, je suis tombée sur un douanier qui était probablement du même côté du spectre politique que moi et qui m’a même suggéré une vidéo virale concernant un partisan des Colts!

Mais même si traverser la frontière a été beaucoup plus facile que je l’imaginais, mon anxiété ne m’avait pas tout à fait quittée. Après tout, je me dirigeais dans un endroit où la garde nationale avait été déployée et où les agents d’ICE semblent prendre un malin plaisir à semer la terreur. Pour la première fois de ma vie, j’étais contente d’être blonde aux yeux très souvent verts (l’avantage des yeux pers!). Pour avoir visité les camps de concentration en Pologne, la maison d’Ann Frank à Amsterdam et un tas d’autres sites historiques, j’avoue que je trouve tout cela très spécial. Et inquiétant.

Pour couronner le tout, j’ai appris une fois sur place que la deuxième édition de « No Kings day » aurait lieu pendant mon passage. Moi qui pensais que tout allait bien! J’avais réservé un hôtel relativement à gros prix en plein centre-ville, à deux pas du Crypto.com Arena pour me sentir un tantinet plus en sécurité, mais je me suis posé plein de questions quand j’ai su ça.

Heureusement, je n’ai rien vu des manifestations, à part plusieurs pancartes et chandails de gens qui s’y rendaient, puisque j’ai choisi une activité loin du centre-ville pour la journée. À mon retour, il n’y en avait aucune trace.

La réalité, c’est que je n’ai vu aucun agent d’ICE. Personne de la garde nationale. Il y a plutôt des agents de sécurité à l’entrée de plusieurs commerces, même des fast-foods! Dans les stations de métro, il y a plusieurs employés qui sont là pour nous guider et qui assurent la sécurité et j’ai même eu la visite de policiers dans mon wagon qui ont demandé si tout allait bien. Honnêtement, je me suis quasiment sentie plus en sécurité qu’à Montréal. Il y a même cet itinérant sympathique qui m’a dit qu’il était là si j’avais besoin de quelque chose lorsque je suis rentrée à mon hôtel après le match de baseball.

Bref, je suis très contente de reprendre mes voyages de sports où j’ajoute des stades et des arénas à ma liste, mais je me serais grandement passée de tous les tracas qui viennent désormais avec les voyages au pays de l’Oncle Sam… Et on n’a pas fini!

mardi 14 octobre 2025

Des faux-espoirs et un quartier... particulier

Lors de mon dernier voyage, j’ai gardé la capitale de la Slovénie, Ljubljana (qu’on prononce Loubiana et qui contient beaucoup trop de consonnes pour rien!), pour la fin.

Voici donc quelques faits saillants, ou « p’tites vites » sur cette ville.

Lorsqu’on fait des recherches sur Ljubljana , une des premières photos qui apparaît est celle-ci :

En toute honnêteté, celle que je voyais toujours était encore plus belle, avec une rivière turquoise, mais je n’arrive plus à la trouver! Donc, à mon arrivée, je me suis dit que j’irais faire une petite croisière sur la rivière. Il y a quelques arrêts où des bateaux de différentes compagnies offrent ce trajet aller-retour qui dure une heure au total.

Je me doutais bien que ce ne serait pas aussi beau. J’avais déjà vécu une « déception Instagram » à Cinque Terre, notamment. Mais je n’étais pas la seule, puisque d’autres touristes qui sont embarquées en même temps que moi ont dit « oh, pas tout à fait comme sur les photos! »

Mais bon, c’était quand même beau. La première demi-heure vaut la peine puisqu’on passe notamment sous le triple pont, qui fait partie du patrimoine de l’UNESCO. Le premier a été construit en 1842 et n’avait rien d’exceptionnel. Mais entre 1929 et 1932, l’architecte Jože Plečnik a décidé d’en ajouter deux au même endroit pour les piétons. Difficile de comprendre la logique derrière tout ça, mais ça en fait aujourd’hui la renommée de la ville.

 

Après avoir vu les sculptures de la sirène à Copenhague au Danemark et de sa « jumelle » à Varsovie, j’ai été surprise de croiser celle femme nue à Ljubljana, qui m'a fait penser aux sirènes, même si elle a des jambes, telles une Ariel qui a donné sa voix à la méchante de l'histoire. Elle semble toutefois être beaucoup moins importante puisque la documentation à son compte est assez rare!

Comme chaque fois que je voyage, je vérifie sur le site Atlas Obscura si quelque chose d’intéressant se trouve où je suis. On y soulignait les décorations sur les cheminées d’une usine. Rien d’extraordinaire selon moi, mais j’étais bien contente de les apercevoir du haut de la petite montagne sur laquelle est juché le château.

J’ai été surprise de voir ceci au sommet de deux édifices au centre-ville :

 

C’est la Place de la République et malgré mes visites guidées et mes recherches, je ne sais toujours pas pourquoi on retrouve ce genre d’architecture au sommet. Tout ce qu’on nous a dit pendant la visite, c’est que c’est passé récemment d’un grand stationnement à une place piétonne. On repassera pour les informations utiles…

Un des trésors cachés des passionnés de trucs bizarres comme moi se trouve dans une petite rue piétonne de la capitale. Je ne l’aurais jamais trouvée sans le site Atlas Obscura. On y trouve environ 700 petites sculptures de visages expressifs, que ce soit des grimaces, des airs de surprise ou de tristesse.

 
 
 

Une des raisons pour lesquelles j’ai choisi la Slovénie, c’est le fait que ce pays était plutôt petit et me permettait de l’explorer en un court séjour. Ces pancartes annonçant les villes à proximité dans divers pays le démontrent bien.

Une autre des suggestions d’Atlas Obscura (je sais, c’est vraiment une obsession!) était d’aller voir les statues de chiens dans le parc où se trouve le château Tivoli qui sont particulières parce qu’elles n’ont pas de langue et que cela est vu comme une grande énigme. La marche était longue pour s’y rendre et ça ne valait pas tellement la peine, mais les voici :

J’avais également vu (sur le même site, vous l’aurez deviné) des photos de maisons avec un tas de squelettes à l’avant, qu’on annonçait comme des vestiges de baraques militaires. Je les ai un peu cherchées et j’ai compris que c’était dans un quartier qui ressemble à un autre que j’avais visité au Danemark, Christiana, où les résidents ne semblent pas très enclins à suivre les règles de la société, mettons. Je sais que c’était sécuritaire, mais j’ai tout de même rangé ma caméra dans mon sac et pris des photos subtilement avec mon cellulaire. Je me souvenais que c’était déconseillé de prendre des photos à Christiana et on pouvait aussi voir des affiches nous incitant fortement à ne pas photographier les habitants. Il y avait également quelques sans-abris, alors je me suis gardé une petite gêne.

C’était toutefois sociologiquement et artistiquement plutôt intéressant!