mardi 21 octobre 2025

La peur de passer les douanes américaines...

J’essaie de boycotter le plus possible les États-Unis depuis quelques mois – je vous laisse deviner pourquoi –, mais ce n’est pas évident en ayant des parents Snowbirds qui y habitent six mois par année.

Ce n’est aussi pas évident quand on a comme habitude d’aller voir des matchs de hockey, de baseball, de football, de basketball et des tournois de tennis depuis des années. Bref, j’étais confrontée entre mes valeurs et mes désirs lorsque le calendrier de la NFL est sorti, puisque je voulais vraiment retourner voir un match de mon équipe préférée, les Colts d’Indianapolis, pour la première fois depuis 2021. Bon, c’est sûr que si je n’avais pas eu la brillante idée de me fracturer une cheville en Norvège l’année suivante, j’aurais suivi mon plan d’aller les voir à Las Vegas cette saison-là, mais c’est une autre histoire.

J’ai donc attendu un peu, puis, comme mon but est de voir tous les stades et que plus ça va, plus les options de matchs des Colts dans des stades où je ne suis jamais allée se font rares, j’avais trois choix : deux à Los Angeles et un à Pittsburgh. C’est là que sont entrées en ligne de compte mes valeurs, qui se rapprochent pas mal des habitants et politiciens élus de la Californie, disons ça ainsi.

En plus, l’automne arrive au Québec et il fait chaud à LA. Le choix était donc facile. Encore mieux, les Kings jouaient à domicile la veille du match des Colts et c’est une des quatre seules équipes que je n’ai encore pas vues à domicile dans la LNH (sur 32, je suis quand même pas pire!).

Puis, quelques jours avant de partir, j’ai réalisé que les Dodgers jouaient également en finale de la Ligue nationale au Dodgers Stadium pendant mon séjour. Je pensais que les billets ne seraient pas achetables, vu les prix à Toronto pour les matchs des Blue Jays, mais j’ai été stupéfaite de trouver un billet – même pas en revente! – à 200 USD. Je l’ai évidemment acheté puisque mon billet d’avion (personne ne veut aller aux États-Unis en ce moment, ça paraît) et mes autres billets étaient beaucoup moins chers que ce à quoi je m’attendais.

Tout était réglé, sauf… le stress d’aller aux États-Unis. Pour la première fois de ma vie, je l’avoue, j’ai eu peur de traverser les douanes, de me faire refuser l’entrée. J’ai angoissé en pensant à tout ce qui se passait dans cette ville et cet État en me disant que j’allais continuellement craindre pour ma sécurité, etc.

Pire encore, j’ai croisé une voisine française quelques jours avant de partir qui m’a raconté qu’elle s’était fait refuser l’entrée aux États-Unis avec son amie parce qu’elles avaient visité Cuba récemment. J’y suis allée en 2019, mais je me suis quand même mise à paniquer en me demandant également si les douaniers allaient vérifier les comptes Facebook auxquels je suis abonnée. J’ai vraiment trop entendu d’histoires d’horreur dernièrement!

J’ai donc rempli le formulaire I-94 dont on m’avait parlé pour être certaine, même s’il n’était pas obligatoire. Ça m’a coûté 43,16 CAD pour ça, en plus! Puis, la veille de mon départ, j’ai fait de l’insomnie parce que j’ai réalisé que j’avais pensé à tout, sauf à la copie imprimée de la preuve du dernier vaccin contre la rage de mon chien, qui m’accompagne, bien évidemment. Eh merde. Voir que j’avais pensé à tous les aspects, sauf à celui-là! Parce que depuis environ un an, je dois remplir un document supplémentaire quand je voyage avec lui, mais je l’avais fait et tout était en règle.

C’est donc une fille pas mal stressée qui s’est présentée aux douanes de YUL en priant très fort que son voyage ne tombe pas à l’eau. Heureusement, je suis tombée sur un douanier qui était probablement du même côté du spectre politique que moi et qui m’a même suggéré une vidéo virale concernant un partisan des Colts!

Mais même si traverser la frontière a été beaucoup plus facile que je l’imaginais, mon anxiété ne m’avait pas tout à fait quittée. Après tout, je me dirigeais dans un endroit où la garde nationale avait été déployée et où les agents d’ICE semblent prendre un malin plaisir à semer la terreur. Pour la première fois de ma vie, j’étais contente d’être blonde aux yeux très souvent verts (l’avantage des yeux pers!). Pour avoir visité les camps de concentration en Pologne, la maison d’Ann Frank à Amsterdam et un tas d’autres sites historiques, j’avoue que je trouve tout cela très spécial. Et inquiétant.

Pour couronner le tout, j’ai appris une fois sur place que la deuxième édition de « No Kings day » aurait lieu pendant mon passage. Moi qui pensais que tout allait bien! J’avais réservé un hôtel relativement à gros prix en plein centre-ville, à deux pas du Crypto.com Arena pour me sentir un tantinet plus en sécurité, mais je me suis posé plein de questions quand j’ai su ça.

Heureusement, je n’ai rien vu des manifestations, à part plusieurs pancartes et chandails de gens qui s’y rendaient, puisque j’ai choisi une activité loin du centre-ville pour la journée. À mon retour, il n’y en avait aucune trace.

La réalité, c’est que je n’ai vu aucun agent d’ICE. Personne de la garde nationale. Il y a plutôt des agents de sécurité à l’entrée de plusieurs commerces, même des fast-foods! Dans les stations de métro, il y a plusieurs employés qui sont là pour nous guider et qui assurent la sécurité et j’ai même eu la visite de policiers dans mon wagon qui ont demandé si tout allait bien. Honnêtement, je me suis quasiment sentie plus en sécurité qu’à Montréal. Il y a même cet itinérant sympathique qui m’a dit qu’il était là si j’avais besoin de quelque chose lorsque je suis rentrée à mon hôtel après le match de baseball.

Bref, je suis très contente de reprendre mes voyages de sports où j’ajoute des stades et des arénas à ma liste, mais je me serais grandement passée de tous les tracas qui viennent désormais avec les voyages au pays de l’Oncle Sam… Et on n’a pas fini!

mardi 14 octobre 2025

Des faux-espoirs et un quartier... particulier

Lors de mon dernier voyage, j’ai gardé la capitale de la Slovénie, Ljubljana (qu’on prononce Loubiana et qui contient beaucoup trop de consonnes pour rien!), pour la fin.

Voici donc quelques faits saillants, ou « p’tites vites » sur cette ville.

Lorsqu’on fait des recherches sur Ljubljana , une des premières photos qui apparaît est celle-ci :

En toute honnêteté, celle que je voyais toujours était encore plus belle, avec une rivière turquoise, mais je n’arrive plus à la trouver! Donc, à mon arrivée, je me suis dit que j’irais faire une petite croisière sur la rivière. Il y a quelques arrêts où des bateaux de différentes compagnies offrent ce trajet aller-retour qui dure une heure au total.

Je me doutais bien que ce ne serait pas aussi beau. J’avais déjà vécu une « déception Instagram » à Cinque Terre, notamment. Mais je n’étais pas la seule, puisque d’autres touristes qui sont embarquées en même temps que moi ont dit « oh, pas tout à fait comme sur les photos! »

Mais bon, c’était quand même beau. La première demi-heure vaut la peine puisqu’on passe notamment sous le triple pont, qui fait partie du patrimoine de l’UNESCO. Le premier a été construit en 1842 et n’avait rien d’exceptionnel. Mais entre 1929 et 1932, l’architecte Jože Plečnik a décidé d’en ajouter deux au même endroit pour les piétons. Difficile de comprendre la logique derrière tout ça, mais ça en fait aujourd’hui la renommée de la ville.

 

Après avoir vu les sculptures de la sirène à Copenhague au Danemark et de sa « jumelle » à Varsovie, j’ai été surprise de croiser celle femme nue à Ljubljana, qui m'a fait penser aux sirènes, même si elle a des jambes, telles une Ariel qui a donné sa voix à la méchante de l'histoire. Elle semble toutefois être beaucoup moins importante puisque la documentation à son compte est assez rare!

Comme chaque fois que je voyage, je vérifie sur le site Atlas Obscura si quelque chose d’intéressant se trouve où je suis. On y soulignait les décorations sur les cheminées d’une usine. Rien d’extraordinaire selon moi, mais j’étais bien contente de les apercevoir du haut de la petite montagne sur laquelle est juché le château.

J’ai été surprise de voir ceci au sommet de deux édifices au centre-ville :

 

C’est la Place de la République et malgré mes visites guidées et mes recherches, je ne sais toujours pas pourquoi on retrouve ce genre d’architecture au sommet. Tout ce qu’on nous a dit pendant la visite, c’est que c’est passé récemment d’un grand stationnement à une place piétonne. On repassera pour les informations utiles…

Un des trésors cachés des passionnés de trucs bizarres comme moi se trouve dans une petite rue piétonne de la capitale. Je ne l’aurais jamais trouvée sans le site Atlas Obscura. On y trouve environ 700 petites sculptures de visages expressifs, que ce soit des grimaces, des airs de surprise ou de tristesse.

 
 
 

Une des raisons pour lesquelles j’ai choisi la Slovénie, c’est le fait que ce pays était plutôt petit et me permettait de l’explorer en un court séjour. Ces pancartes annonçant les villes à proximité dans divers pays le démontrent bien.

Une autre des suggestions d’Atlas Obscura (je sais, c’est vraiment une obsession!) était d’aller voir les statues de chiens dans le parc où se trouve le château Tivoli qui sont particulières parce qu’elles n’ont pas de langue et que cela est vu comme une grande énigme. La marche était longue pour s’y rendre et ça ne valait pas tellement la peine, mais les voici :

J’avais également vu (sur le même site, vous l’aurez deviné) des photos de maisons avec un tas de squelettes à l’avant, qu’on annonçait comme des vestiges de baraques militaires. Je les ai un peu cherchées et j’ai compris que c’était dans un quartier qui ressemble à un autre que j’avais visité au Danemark, Christiana, où les résidents ne semblent pas très enclins à suivre les règles de la société, mettons. Je sais que c’était sécuritaire, mais j’ai tout de même rangé ma caméra dans mon sac et pris des photos subtilement avec mon cellulaire. Je me souvenais que c’était déconseillé de prendre des photos à Christiana et on pouvait aussi voir des affiches nous incitant fortement à ne pas photographier les habitants. Il y avait également quelques sans-abris, alors je me suis gardé une petite gêne.

C’était toutefois sociologiquement et artistiquement plutôt intéressant!

 



mardi 22 juillet 2025

P'tites vites de la Slovénie

Je suis revenue de la Slovénie il y a quelques jours, évidemment complètement brûlée après avoir marché pas moins de 82 km en huit jours – dont beaucoup trop en gougounes vers la fin! –, mais j’en ai encore pas mal à raconter sur mon 50e pays.

Voici donc quelques faits saillants et anecdotes en vrac.

Un de mes mots préférés de la langue française, c’est paréidolie. Aucune idée pourquoi je tripe à ce point sur ce mot, mais voici la définition : « Processus cognitif par lequel l'interprétation de stimuli visuels mène à l'identification d'une forme familière dans des objets communs ou des structures aléatoires. »

En gros, c’est quand on voit des visages ou des animaux dans de la roche, des nuages, ou peu importe. J’ai même déjà écouté un balado expliquant ce phénomène! J’ai appris ce mot lors de mon passage au Saguenay  pendant la pandémie, alors qu’on peut clairement y voir un chien dans un rocher. J’en avais vu un autre en Oregon, lors de mon road trip à travers les États-Unis en 2018. 

Cette fois, il s’agit de la « Pagan Girl ». Elle n’était pas évidente à trouver, cette Pagan Girl. Au beau milieu des Alpes, après avoir monté pendant plusieurs kilomètres (et pesté contre la piètre performance du moteur de ma voiture, j’y reviendrai!), je me suis arrêtée dans une courbe où plusieurs voitures étaient également stationnées, puisque c’est ce que les coordonnées GPS indiquaient. Il fallait se rendre dans un genre d’auberge, en devant marcher un long moment sur un chemin où ce n’était pas clair si les voitures étaient admises ou pas, mais qui était en pente ascendante. Peu avant de me rendre à ladite auberge, j’ai vu une affiche décrivant la roche que je cherchais. Je me suis dit que j’étais dans la bonne direction, alors j’ai poursuivi jusqu’à l’immeuble. Une fois sur place, je suis entrée pour demander où je devais aller pour voir la fameuse roche, parce qu’il y avait un sentier qui menait au sommet d’une autre montagne dans les Alpes juliennes où on se trouvait et je n’avais pas vraiment envie de la gravir pour rien! L’employée m’a dit « je pense que c’est par là », mais vu son hésitation, je ne lui ai absolument pas fait confiance et j’ai demandé à parler à une de ses collègues. Une chance! Parce qu’elle m’a renvoyée sur mes pas et m’a dit qu’en prenant le virage que je venais d’emprunter, je la verrais.

Comment dire… À quel point est-ce que je me suis dit que la fatigue avait altéré ma rapidité de traitement de l’information quand j’ai réalisé que l’affiche que j’avais lue… était directement devant ceci :

 

Bravo à moi et à ma fatigue! À ma défense, je ne parle pas slovène et il y avait une flèche vers la gauche avec « 5 min », alors je pensais que c’était pour la Pagan Girl!

Selon la légende, c’est une géante païenne pétrifiée. On disait d’elle que c’était une femme gentille et chaleureuse qui aidait les alpinistes et les personnes transportant des marchandises à trouver leur chemin à travers le blizzard, jusqu'à Trenta. Elle était également une divinité du destin capable de prédire celui des nouveau-nés. À l’un d’eux, elle a prédit qu'il deviendrait un chasseur courageux, sans égal au pied de Prisank (la montagne des Alpes). Il tirerait sur un chamois blanc aux cornes d'or, vendrait les cornes et deviendrait incroyablement riche. Lorsque les autres Parques ont eu vent de sa prophétie, elles l’ont maudite et dès qu’elle est rentrée chez elle à Prisank, elle s’est transformée en pierre.

Comme partout en Europe, il y a de nombreux carrefours giratoires en Slovénie, mais j’ai beaucoup aimé les efforts pour les décorer, comme celui-ci :

Normalement, j’adore les murales. Mais dans cette ville, soit Piran sur la côte de la mer Adriatique, mettons que ça jurait un peu…

J’ai croisé une voiture presque identique à ma toute première, que j’ai tellement aimée. Comme c’est un modèle 2000, disons que ça faisait longtemps que je n’en avais pas croisé! La mienne était rouge cerise et avait un aileron (et n’avait évidemment pas brûlé au soleil), mais j’ai bien aimé ce petit rappel du passé!

 

Ah et juste pour le plaisir, voici la mienne, qui faisait de moi une fille très cool au Cégep dans le temps!

 

Parlant de voiture… Quand je voyage, je loue toujours le modèle le plus cheap, parce que j’en ai rien à foutre de la voiture que je conduis, tant qu’elle me mène du point A au point B, qu’elle ne coûte pas trop cher en essence et qu’il y a assez de place pour ma valise. C’est donc un deuxième voyage de suite où je me retrouve avec une Kia Picanto. Très pratique parce que très petite et économique, mais… ciboire que ça n’a pas de puissance cette petite chose! Dans les Alpes, j’ai dû faire presque tout le trajet de la Vrsic Pass en première vitesse et très rarement en deuxième. Le trajet avait l’air de ça :

Et sur l’autoroute avec une légère inclinaison, si je restais en cinquième vitesse, même le pied au fond, je peinais à atteindre les 90 km/h. Disons simplement que j’étais très, très loin de la puissance de ma voiture à la maison. Je vous laisse imaginer si ma première voiture à 17 ans était une Ford Cougar V6 ce que je conduis aujourd'hui à 28 ans!

Je n’ai pas réussi à prendre une bonne photo, mais toutes les bétonnières que j’ai croisées à Ljubljana étaient peintes comme des melons d’eau.

J’ai trouvé géniale leur gestion des déchets, du compost et du recyclage dans la capitale. Il n’y a pas vraiment de poubelles régulières dans les rues, mais il y a cela, des gros bacs très bien identifiés, qui sont reliés à un système souterrain pour les vider. Cela évite de voir des poubelles déborder et aussi, ç’a réduit grandement les collectes dans les maisons, puisque les gens peuvent aller les déposer directement là et que tout est déjà trié. Brillant!

C’est tellement un pays sécuritaire que les motocyclistes laissent tout leur équipement sur leur moto; casque, manteau, bottes, gants… sans crainte de se les faire voler!

dimanche 13 juillet 2025

Bébé dragon et bijoux de la nature

Mon voyage en Slovénie est plutôt éclectique, alors que je passe des Alpes juliennes à des grottes en passant par d’innombrables chutes et la mer Adriatique.

Des eaux turquoise, j’en ai vu et pas à peu près! C’est toujours très impressionnant. Chaque fois que je pensais avoir le meilleur point de vue, j’en découvrais un encore plus beau.

Mon coup de cœur est sur le chemin menant aux chutes Kozjak, où l’on peut admirer ceci à partir d’un pont suspendu.

Le tout pour mener à cette tout aussi magnifique chute, qui vaut la petite marche d’une trentaine de minutes (même si dans mon cas, c’était ma troisième randonnée de la journée!).

J’ai aussi suivi la suggestion d’un gars rencontré dans un resto-bar qui me regardait planifier mon voyage avec mon livre et mon laptop (il m’a donné plusieurs bons conseils!) et je suis allée voir le pont Napoléon, que je n’avais vu absolument nulle part dans mon livre ou mes recherches.

Il y a aussi une tonne de grottes et de cavernes à visiter en banlieue de la capitale, Ljubljana. Celle qui compte sur le plus de publicité, c’est la grotte de Postojna. On offre la visite avec un prix spécial qui combine le château de Predjama, que je voulais également visiter. J’ai commencé par la grotte, en n’ayant honnêtement pas trop d’attente. Ce n’est pas que je commence à être blasée par tout ce que j’ai vu (OK, peut-être un peu), mais les grottes se ressemblent pas mal toutes.

Celle-ci était immense, certes, de toute beauté également, mais je n’ai pas eu de gros « wow » puisque ça me semblait du déjà-vu. J’ai donc eu le temps de me poser un tas de questions comme « mais comment ont-ils installé l’électricité partout pour les lumières, tout en conservant le caractère dit intouchable des lieux? »

On se rend au centre de la grotte par un train et au début, je n’avais pas compris qu’il ne faisait que nous y mener. Je trouvais qu’il allait pas mal vite, ne nous laissant absolument pas le temps de voir les paysages ou encore moins de prendre de photos! Mais finalement, c’est un trajet d’environ 1,5 km à l’intérieur qui se fait à pied.

Ce qui m’a le plus intriguée, ce sont les « baby dragons », ces genres de lézards typiques à la région qui sont aussi vendus en toutous (surprise, chère filleule, c’est ça que je te rapporte!). On a piqué ma curiosité en me disant qu’ils pouvaient vivre jusqu’à 10 ans sans manger, mais je n’ai pas eu tant d’info lors de cette visite.

Puis, je me suis dirigée vers le château de Predjama, qui est à moitié dans une grotte, ce qui assurait la sécurité de ses occupants avec tous ses chemins secrets. Ça, je l’avoue, c’était quand même très cool.

J’ai même appris un nouveau mot : troglodyte, soit « une demeure creusée dans la roche ». Maintenant, je dois juste m’en rappeler!

Puis j’ai pris une chance et je me suis dirigée vers la grotte Planina, que j’avais trouvée en fouillant très loin dans mon guide et qui n’est affichée à peu près nulle part. On ne pouvait pas acheter de billet en ligne ni connaître les horaires, mais c’était une caverne où il fallait se promener avec une lampe-torche. On y offrait des excursions en bateau, mais elles durent de quatre à cinq heures, on doit réserver et c’est selon le niveau de l’eau. J’ai pris une chance avec la visite à pied d’une heure.

À mon arrivée, un méga orage s’est abattu sur nous. Après avoir rapidement compris que je voulais faire la visite (il y en avait une à 15h et une autre à 17h et il était 15h10…), l’employé a crié à sa collègue de m’attendre. J’ai fait une Superman de moi-même et j’ai enfilé mes jeans par-dessus mes vêtements, mis mon imperméable et mes bottes de randonnée et je me suis dépêchée à rejoindre la guide et les deux seuls participants dans la caverne. Dans la hâte, l’employé a oublié de me donner ma lampe-torche, mais la guide m’en a prêté une petite. Ça m’a un peu fait chier parce que ce j’étais la seule des trois participantes à prendre des photos et qu’une vraie lampe aurait été utile, mais bon.

Comme il pleuvait sans bon sens, l’humidité était à son comble à l’intérieur.

On y apprend que ce sont les Italiens qui ont tenté de construire des passages reliant cette caverne à la grotte de Postojna pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ils y ont caché des armes, notamment, mais les travaux auraient duré plus longtemps que la guerre, alors ils ont été abandonnés. Ils ont aussi découvert avec le temps que sept rivières de la région, portant toutes des noms différents, étaient en fait la même, ce qu’ils ont découvert en y mettant du colorant.

Puis, la caverne est l’hôte du plus important confluent souterrain de l’Europe, avec trois rivières qui se croisent à un moment.

Mais ce qu’il y avait de plus intéressant pour la curieuse en moi, c’est l’explication des bébés dragons, ou « human fish », en anglais. Attendez, quoi? Après quelques recherches, ce n’est pas son nom officiel, mais plutôt : Protée anguillard, aussi appelé olm, salamandre blanche ou salamandre des grottes. Moins sexy, mettons.

N’empêche que cette petite créature qui semble tout droit sortie de l’âge préhistorique est intéressante. Elle ne vit que dans les grottes de cette grande région et on est plutôt chanceux si on en voit une vraie. J’ai eu cette chance, yeah!

On peut aussi les voir lors de la visite de la grotte de Postojna, mais elles sont en captivité.

Je dis qu'on est chanceux surtout parce qu’elles se sauvent lorsqu’on lui envoie de la lumière, qu'elles détectent avec leur peau. Cette salamandre n’a pas de pigmentation et même si elle nait avec des yeux, la peau les recouvre tranquillement en vieillissant et elle devient aveugle. En même temps, notre guide nous a fait la démonstration de la pleine noirceur en éteignant toutes nos lampes de poche et c’est vrai que des yeux… c’est complètement inutile. C’est quand même rare qu’on puisse vivre ce noir absolu. J’avais peur de perdre l’équilibre!

Pour revenir à cette petite créature, les raisons pour lesquelles il y a le mot « humain » dans son surnom sont nombreuses. D’abord, elle a notre couleur de peau, puis elle a des bras et des jambes. Elle a des branchies, qui ressemblent à des oreilles, mais également des poumons. Ils ne sont toutefois pas développés, alors elle est incapable de respirer en dehors de l’eau.

Ah et ils peuvent vivre jusqu’à 100 ans. Maudit que leur vie doit être plate!

Mais bon, cette autre expérience était enrichissante et très cool, quoiqu’un peu glauque, si on se fie à cette photo!



jeudi 10 juillet 2025

Et me voici dans un 50e pays!

J’ai tellement pris de retard dans mes blogues, ça n’a même plus de sens. Je suis rendue une experte de la procrastination. Trop de trucs à écrire, j’imagine! Mais comme je suis en train de visiter mon 50e pays (enfin!), je vais me forcer un peu et vous parler de la… Slovénie!

Magnifique petit pays situé entre l’Autriche, l’Italie, la Hongrie et la Croatie, il fait partie de ma « to do list » depuis longtemps, mais je n’avais jamais pu le cocher. C’est pour mon 28e anniversaire (je le fête chaque année, si vous me connaissez) que j’ai décidé d’enfin le visiter. Je suis donc partie à quelques minutes de mon anniversaire et j’ai commencé ça en grand avec de belles surprises à bord de mon vol avec Lufthansa. Ce n’est pas la première fois que je voyage le jour de ma fête, mais c’est assurément la première fois où c’est célébré d’une telle façon!

J’ai tout d’abord eu droit à une coupe de mousseux (dans un vrai verre en vitre!) réservée à la première classe, de même qu’à une petite chandelle. Puis à mon réveil après un gros deux heures de sommeil, ma tablette était remplie de cadeaux, avec une petite note personnelle me souhaitant bonne fête. Merci à mon équipage!

J’ai décidé de commencer mon passage en Slovénie par la ville de Bled, dont le lac fait la couverture d’à peu près tous les guides de voyage du pays. À ma première journée, on annonçait de la pluie, alors j’étais pas mal déçue, et j’ai donc passé ma déception dans le magasinage en achetant la moitié du magasin Primark (mon préféré au monde, non présent au Canada!) dans la capitale de Ljubljana avant de prendre la route.

Puis je me suis dirigée vers les gorges Vintgar. C’était très beau, mais aucune idée pourquoi ils nous font porter un casque laid et orange pour l’aller. Ça gâche un peu les photos! C’est un aller simple et on doit choisir entre deux sentiers pour le retour. L’un est en forêt, l’autre est dit « panoramique ». C’est évidemment ce dernier que j’ai choisi, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il soit dans la catégorie « intermédiaire » de mon classement des randonnées, mettons! Mais bon, ça valait la peine. J’étais toutefois très contente d’avoir mis mes bottes de randonnée. Une première depuis mon accident en Norvège!

Comme la température n’était pas super, j’ai décidé d’aller voir une autre chute. De l’eau dans de l’eau, ça revient au même, me suis-je dit. Mais après ma randonnée de 6 km, je n’étais pas prête mentalement à une petite randonnée de 20 min… composée exclusivement d’escaliers. Un de mes genoux a failli abandonner le projet! Direction chute Savica, magnifique sur photos, mais évidemment bien différente en vrai avec le vent et le temps gris. Disons que je me suis fait mouiller à souhait.

J’avais gardé ma deuxième journée pour le lac Bled, puisque la température était plus clémente. Première activité : randonnée pour avoir une vue du lac et de sa fameuse île, sur laquelle se trouve une église. Ça disait que c’était une randonnée d’environ 20 minutes et elle n’était pas si facile que ça. Ce n’est qu’après un (trop) long moment que j’ai compris que j’avais raté les indications pour le belvédère et donc que je me retrouvais sur le sentier pour une autre randonnée, qui semblait moins bien notée sur les sites Web. Elle n’était vraiment pas facile, mon petit traumatisme de la Norvège n’aidant pas, mais quand je suis finalement arrivée au point de vue… Wow!!!


J’étais très contente de m’être trompée, surtout que lorsque je suis allée voir celle que je devais originalement faire, j’ai été un peu déçue.

Après une douche plus que nécessaire, je suis retournée pour aller visiter la petite île et son église. Pour y aller, on a deux options, soit louer un bateau ou une planche à pagaie (aucune chance que je fasse une autre activité physique après ça!) ou encore embarquer dans un des bateaux dirigés par des gars quand même musclés vu l’effort nécessaire!


Surtout que mon retour s’est solidement fait à contre-courant! Une fois sur l’île, la seule chose qu’il y a à faire, c’est de sonner les cloches de l’église. Il faut le faire trois fois et faire un vœu. Eh boy que j’ai d’autres talents. La petite fille de quatre ans avant moi a eu plus de succès. Mais bon, j’ai réussi à les faire sonner. Mais j’étais tellement nerveuse vu que tout le monde me regardait que je ne sais même pas si j’ai fait mon vœu!

J’ai fini ma soirée à l’aréna local. J’étais tombée sur une pancarte affichant un match bénéfice gratuit mettant en vedette Anze Kopitar, notamment. Non mais, c’était quoi les chances, en plein mois de juillet!?